Scandale ! Le portefeuille du commissaire s’intitule : « Protection de notre mode de vie européen ». Le Grec Margaritis Schinas vient d’être nommé vice-président de la Commission européenne en charge des migrations, par la présidente Ursula von der Leyen, issue du PPE (droite). Schinas aura en charge, a priori, de veiller à l’identité du Vieux continent. Mais pour la gauche européenne, tant de gros mots ramassés dans l’intitulé de la mission ne passent pas. « Cela fait peur de voir proposer un portefeuille sur la « protection du mode de vie européen » qui inclut la migration et la protection des frontières. Nous espérons que la présidente von der Leyen ne voit pas une contradiction entre soutenir les réfugiés et les valeurs européennes », a déclaré la co-présidente du groupe Vert au parlement européen, Ska Keller. Le porte-parole d’Amnesty International a dénoncé « la rhétorique de l’extrême droite », sur le thème « les migrants menacent le mode de vie européen ». Mardi, l’entourage de la présidente s’est employé à relativiser la polémique : « La protection de notre mode de vie européen fait référence aux valeurs européennes, à savoir la tolérance, l’accueil, l’asile ». Peu auparavant, elle avait déclaré : « Notre mode de vie européen, c’est s’accrocher à nos valeurs. La beauté et la dignité de chaque être humain est l’une des plus précieuses valeurs ». Rien n’illustre mieux le sentiment d’abandon que partagent de plus en plus de peuples européens que cette querelle soulevée par le « progressisme ». L’indignation rappelle celle née naguère, en France, avec l’installation par Nicolas Sarkozy d’un ministère de l’identité nationale. Si la gauche est la première à soutenir les peuples exotiques quand ils résistent aux influences occidentales, elle interdit à l’Europe d’avoir de semblables préoccupations pour elle-même; elles deviennent des marques de xénophobie. C’est ce pêché d’orgueil des universalistes, qui laissent croire que la culture européenne aurait vocation à être exemplaire dans ses ouvertures à tous, qui affaiblit le sentiment d’appartenance à l’Union européenne. La poussée populiste puise sa dynamique dans cette gauche irénique qui se persuade que les peuples sont remplaçables. En réalité, rien n’est plus naturel pour une civilisation que de se protéger en partie de l’extérieur. Claude Lévi-Strauss l’avait rappelé dans son fameux discours (« Race et culture ») devant l’Unesco en 1971. La commission « Protection de notre mode de vie européen » n’a en soi rien de scandaleux. Mais ces mots resteront des leurres si l’UE persiste à se croire tenue, au nom de ses valeurs, à s’ouvrir à une diversité de moins en moins respectueuse de cet Occident qui se saborde en s’admirant le nombril. Je participerai, ce mercredi, à L’heure des pros II, sur CNews (20h-21h)Je participerai, jeudi, à Ca se dispute, sur CNews (17h10-17h50)
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