Parlant des électeurs du FN, François Hollande dit vouloir « aller les chercher, les arracher même, pour leur parler et les convaincre » (Le Parisien, ce mercredi). Mais comment prendre le président au sérieux, quand toute sa politique est menée à rebours des valeurs recherchées par ceux qui, notamment à gauche, se dirigent vers Marine Le Pen ? Les beaux esprits se scandalisent d’entendre le député UMP, Gérald Darmanin, s’en prendre, mardi, à Christiane Taubira, parlant d’elle comme d’ »un tract ambulant pour le FN ». C’est pourtant la vérité. Ceux ont vu dans cette déclaration irrespectueuse un « propos nauséabond » sont obsédés par la couleur de peau de la Garde des sceaux. La culture de l’excuse et la victimisation des coupables, qui restent les fondamentaux de sa politique, sont des sujets d’incompréhension pour une opinion en demande d’autorité et de sanctions. Un sondage récent (Cevipof) montre que les partisans de la peine de mort, qui étaient de l’ordre de 35% il y a deux ans, sont désormais 50%. Quand Nicolas Sarkozy parle, lundi dans Le Figaro, d’un axe « FNPS », qu’il renvoie à l' »UMPS » dénoncé depuis longtemps par Marine Le Pen, il décrit la réalité de l’instrumentalisation du FN par le PS. Si Hollande a une chance de gagner en 2017, c’est en ayant le FN face à lui au second tour. Avec cynisme, toute la politique du gouvernement semble construite sur la provocation d’un électorat attaché à ses racines, ses souches, ses mémoires, ses valeurs, son mode de vie, etc. Si cette analyse est erronée, et si Hollande veut réellement récupérer ces électeurs perdus, qu’attend-il pour le démontrer?  Le départ de Christiane Taubira de la place Vendôme serait la première marque d’un ressaisissement de la politique pénale du gouvernement. L’abandon du chiffon rouge du droit de vote des immigrés aux élections locales serait une autre décision permettant de mesurer sa sincérité dans l’écoute des Français abandonnés, contraints à l’exil intérieur. L’arrêt de l’angélisme sur l’immigration du tiers-monde (en un an, les clandestins ont augmenté de 153% en Europe !) et la fin de la grande braderie dans les accès à la nationalité seraient aussi de ces choix qui pourraient freiner l’attrait vers le FN. Mais c’est surtout la position du PS face à la montée de l’islam radical, qui ébranle déjà la cohésion nationale, qui reste le meilleur indicateur des intentions élyséennes. Hollande saura-t-il apporter, au plan intérieur, la même détermination qu’il affiche en Irak ou en Afrique contre le djihadisme ? Celui-ci ne s’exprime pas seulement par les armes et la violence. En France, l’islamisation se fait plus subtilement, par la recherche d’une visibilité toujours plus grande de cette idéologie totalitaire. Le voile est un des moyens privilégiés de cette présence affichée. Dans un entretien au Figaro.fr,  la secrétaire d’Etat aux droits des femmes, Pascale Boistard, s’est dite, mardi, favorable à l’interdiction du voile à l’université. Le président de la République, qui cherche à faire de l’électorat musulman une clientèle, est-il prêt à appuyer cette décision, jugée forcément « islamophobe » par les radicaux et les néo collabos? Sa déclaration au Parisien y trouverait en tout cas toute son illustration. Je participerai, ce mercredi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)

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