Peut-on critiquer Emmanuel Macron ? Non!, répond lui-même l’intéressé. Mardi, visitant une usine de production de masques près d’Angers, le chef de l’Etat a déclaré : « Toutes celles et ceux qui cherchent déjà à faire des procès, alors que nous n’avons pas gagné la guerre, sont irresponsables ». Tandis que la macronie critique, avec raison, la décision du Hongrois Viktor Orban de s’arroger les pleins pouvoirs au prétexte de lutter contre le Covid-19, elle semble ne rien remarquer de l’autoritarisme persistant du président. Tout occupé à brosser son portrait, en se comparant à Clémenceau visitant les tranchées ou à un roi capétien touchant les écrouelles, Macron laisse voir son agacement à ne pas entendre les applaudissements autour lui. Son envahissant narcissisme sera à nouveau contrarié par ce constat : ce mercredi, sa cote de confiance a perdu 18 points en moins de deux semaines, pour tomber à 41%, tandis que les Français seraient 58% à ne plus lui faire confiance (sondage Elabe). La République en Marche entend néanmoins ménager la susceptibilité immature de son chef, en refusant aux parlementaires trop indociles de fouiller dès à présent dans ses possibles erreurs. La « mission d’information sur les enjeux, l’impact, la gestion et les conséquences de toutes les dimensions du Covid-19 », qui s’ouvre ce mercredi après-midi par l’audition du premier ministre à l’Assemblée nationale, sera menée par 31 députés majoritairement macroniens, sous la présidence de Richard Ferrand, patron de l’Assemblée et fidèle du président. Les réponses aux questions qui fâchent attendront. Reste que le président s’est non seulement trompé, mais il a menti et laissé mentir. Il s’est trompé en ne voulant rien entendre des remarques des souverainistes, assimilés aux « populistes » d’un monde ancien. Quand Macron dit désormais : « Il faut produire davantage en France sur notre sol pour réduire notre dépendance », il parle d’or. Mais il a le courage des idées des autres. Quand il argumente : « On ne peut pas demander des comptes à des gens pour avoir pris des décisions il y a cinq ou dix ans » alors « qu’ils ne pouvaient pas anticiper » la crise sanitaire, il a raison. Mais ce qui lui est reproché est d’avoir nié, jusqu’à l’absurde, l’utilité des frontières nationales dans la protection contre la pandémie. Cette faute, produit d’une idéologie mondialiste obtuse, est assimilable à un mensonge d’Etat. Il s’inscrit dans une série d’autres « fake news » dont le président et son équipe se sont rendus coupables. C’est le discours officiel qui a tardé à mesurer la gravité de la situation. C’est le gouvernement qui a répété, avant de soutenir maintenant le contraire, que les masques et les tests de dépistage du virus n’étaient d’aucune utilité pour les gens, afin d’occulter une pénurie et une imprévoyance. C’est l’Etat indécis qui entretient l’incompréhensible confusion autour de la chloroquine, contestée par des scientifiques et des médecins dont on s’aperçoit qu’ils sont parfois liés à des laboratoires (Abbvie, Gilead, etc.) concurrents de celui du professeur marseillais Didier Raoult. Non, la loi du silence qu’aimerait imposer Macron est indéfendable. Je participerai, ce mercredi, à L’heure des pros II sur CNews ( 20h-21h)
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