Mardi, l’Autriche va procéder à la première étape de la sortie de son confinement. Pour sa part, Emmanuel Macron s’apprête à imposer, ce lundi soir lors d’une prise de parole télévisée, un troisième prolongement de la mise en « quarantaine » de la France. Annoncée le 17 mars pour une durée de quinze jours, la mesure a déjà été repoussée de quinze jours le 27 mars par Edouard Philippe. Quand, le 10 mars, le chancelier autrichien Sébastien Kurtz avait décidé de fermer la frontière avec l’Italie contaminée, le président français avait critiqué « une mauvaise décision ». Jugeant le confinement de l’Autriche, Macron avait également émis des réserves sur « des mesures disproportionnées » et « contre-productives ». Ce soir, l’Elysée promet, selon le JDD, un discours « churchillien ». Le 17 mars, le chef de l’Etat, répétant six fois : « Nous sommes en guerre », avait pris la posture d’un Clemenceau. Mais ces simagrées présidentielles, qui ne peuvent cacher les retards pris par la France, deviennent de plus en plus insupportables. Serait-ce trop demander au président, ce soir, de faire preuve de plus d’humilité et de simplicité ? Emmanuel (« Dieu parmi nous », en hébreu) aurait d’ailleurs pu laisser aux Chrétiens ce lundi de Pâques. Hier, Boris Johnson, le premier ministre britannique, a tenu un discours de cinq minutes. Il est à craindre que le verbe macronien ne se perdre encore, hélas, dans des flatteries d’autoportrait. La France immobile est en train de sombrer. Il ne faudrait pas que la défense sacrée de la vie humaine n’en vienne à créer davantage de drames et de tragédies, nés des crises économiques et sociales qui arrivent à grands pas. Qui veut faire l’ange fait la bête, a prévenu Pascal. Le Macron donneur de leçons, qui n’a pas été à la hauteur de la crise sanitaire, peut éventuellement reprendre la main en offrant ce soir une perspective dans la sortie progressive et pragmatique du confinement. Outre la généralisation des masques et des tests, cette sortie passe notamment par une connaissance plus fine des sources collectives de la contamination et des profils des contaminés, afin de les protéger en priorité. Pourquoi également ne pas proposer comme mesure symbolique, à l’instar de l’Italie, la réouverture dès mardi des libraires ? Nombreuses sont les maisons d’édition, singulièrement les plus fragiles (qui sont souvent les plus courageuses), qui risquent de ne pas se relever de cette catastrophe. Le 17 mars, le chef de l’Etat avait dit aux Français invités à rester chez eux : « Lisez, retrouvez aussi ce sens de l’essentiel (…) ». Quelle est cette logique absurde qui a poussé l’Etat à autoriser le maintien de l’ouverture des bureaux de tabac, à la source de milliers de morts par an, et la fermeture des vendeurs de livres ? La France, vieux pays littéraire, ne mérite pas ce sort injuste. Je participerai, ce lundi, à l’Heure des pros 2, sur CNews (20h-21h) Mon intervention, mardi, sur RéacNRoll

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