La menace d’extrême-droite, qui restait inoffensive en dépit des alertes du discours officiel, aurait-elle une consistance ? Mardi, dix personnes ont été arrêtées par la Sécurité intérieure et l’Antiterrorisme. Elles sont soupçonnées d’appartenir à une « mouvance » liée à Logan Alexandre Nisin. Ce Vitrolais de 21 ans a été arrêté le 28 juin à Tarascon (Bouches-du-Rhône). Dans le long portrait que lui consacre Le Monde (daté de jeudi), Nisin est décrit comme un admirateur du norvégien Anders Brejvik, qui avait tué 77 personnes en 2011 sur l’île d’Utoya au nom de sa haine du multiculturalisme. Sur sa page Facebook , le chaudronnier intérimaire avait écrit : « Rebeus, blacks, dealers, migrants, racailles, djihadistes, si toi aussi tu rêves de tous les tuer, nous en avons fait le voeu, rejoins-nous ! ». L’objectif du suspect, qui se serait fait baptiser trois mois avant son arrestation : « Enclencher la remigration » de la France, menacée d’un « grand remplacement ». Il avait aussi désigné des cibles de potentiels attentats : le marché aux puces de Marseille, un restaurant indien d’Aix-en-Provence, des personnalités telles que Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, ou Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement. Rien de tout cela n’avait été élaboré davantage. Pour autant, ce profil caricatural du petit blanc prêt à la violence pour combattre l’immigration et l’islam au nom du christianisme est du nanan pour bien des médias. Ceux qui voient volontiers un déséquilibré quand il s’agit d’excuser un jihadiste, sont prêts à faire de ce facho bringuebalant le symbole de ceux (suivez mon regard) qui alertent sur la décomposition française et l’aveuglement.
La pensée pavlovienne a besoin de l’extrême-droite pour exister. Lundi, devant les assises spéciales de Paris où comparait le frère du terroriste Mohamed Merah, l’ancien directeur régional du renseignement intérieur toulousain, Christian Balle-Andui, a révélé un authentique scandale, qui pourtant n’indigne personne : le 15 mars 2012, immédiatement après l’assassinat de deux militaires à Montauban, Balle-Andin a communiqué une note à sa hiérarchie. Elle contenait les noms de dix djihadistes, dont Merah. Mais les hautes autorités avaient décrété que ces crimes ne pouvaient être signés que par l’extrême-droite. En conséquence, non seulement le document du patron des Renseignements n’a pas été lu, mais sa demande de visionner les vidéos a été également rejetée. Lundi, Balle-Andin a admis qu’il aurait pu y reconnaitre Merah à 60%, et peut-être interrompre ainsi sa course meurtrière. Quatre jours plus tard, le terroriste tuait un adulte et trois enfants, dans une école juive de Toulouse. Depuis, les réflexes conformistes n’ont pas fondamentalement changé. Le péril sécuritaire que représenterait l’extrême droite sert toujours de prétexte pour sous-évaluer la menace de l’islamisme et la dangerosité de l’extrême-gauche, qui souvent se rejoignent dans l’islamo-gauchisme. Ce mercredi, une enquête du Parisien évalue à 2000 les militants gauchistes, pro-immigrés et pro-prisonniers, qui ont fait de la violence leur mode d’action contre les forces de l’ordre, le patronat, la démocratie. Jusqu’à preuve du contraire, ils sont là les nouveaux fachos.

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