Le sort d’Hillary Clinton est promis, comme prévu, à Alain Juppé . Le candidat des médias et des sondeurs vient de trébucher au premier tour de la primaire de la droite et du centre. Sa défaite semble annoncée, dimanche, face à François Fillon qui a récolté hier 44,2% des voix (contre 28,5% à Alain Juppé et 20,6% à Nicolas Sarkozy). Le triomphe de l’ancien premier ministre s’inscrit en effet dans une dynamique révolutionnaire qui devrait se confirmer, à moins que la gauche ne se mobilise massivement pour soutenir Juppé. « J’ai décidé de continuer le combat », a annoncé hier soir l’ex-grand favori qui a, un temps, envisagé de jeter le gant. « C’est un combat, projet contre projet, qui s’engage ». En prenant cette décision, Juppé accepte l’éventualité de fracturer définitivement Les Républicains, cette association bancale. Car si le libéralisme semble être un dénominateur plus ou moins rassembleur, les valeurs qui fondent la société sont une source de divergences irréconciliables. Les électeurs auront à trancher dimanche entre une conception assimilatrice et identitaire de la nation, défendue par Fillon, et une conception multiculturaliste et éclatée, défendue par Juppé. La Seine-Saint-Denis a d’ailleurs voté majoritairement pour ce dernier.
C’est la droite profonde, catholique et provinciale, qui a décidé de s’assumer en soutenant Fillon et de son conservatisme libéral. Elle l’a préféré à Sarkozy, qui paye une lassitude de l’opinion, un comportement trop passionnel et des convictions mal arrimées. De ce point de vue, la déferlante réactive ressemble à celle qui a porté Donald Trump, même si le sarthois, élégant, discret, pudique, est l’antithèse du milliardaire tonitruant et vulgaire. Sa défense de la Famille, sa proximité avec La Manif pour Tous (à travers Sens Commun), ses engagements pour les Chrétiens d’Orient, son combat contre le totalitarisme islamique sont des éléments qui ont donné du souffle à une campagne qui jusqu’alors était restée morne. Face à lui, Juppé est apparu indifférent à ces piliers civilisationnels, vus comme des obstacles à sa loufoque « identité heureuse », c’est-à-dire à une société ouverte à la négociation permanente avec l’islam conquérant et colonisateur. Ces deux mondes, qui cohabitent dans en même famille, vont s’affronter toute cette semaine. Le centrisme capitulard de Juppé et de ses alliés ressemble déjà plus à la gauche endormie qu’à la droite enfin réveillée, prête à résister.
Je participerai, mardi, à un débat sur la primaire sur LCI (10h-12h)

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