Dormez, braves gens ! A écouter François Hollande, ce lundi matin sur sa radio d’Etat (France Inter), tout n’est pas si grave que le disent les « déclinistes » et les « réactionnaires », ainsi désignés par l’un des journalistes présents. Un universitaire, Jean-Yves Mollier, assure dans Le Monde : « Oui, le fascisme est à nos portes. Il est même dans nos cités (…) », mais chut ! Gilles Kepel, dans Le Point, décrit la stratégie suivie par l’Etat islamique en Europe et dans les banlieues françaises, qui vise à aboutir « à des guerres civiles », mais chut ! 7000 compatriotes juifs ont préféré quitter le pays en 2014 plutôt que de subir l’antisémitisme porté impunément par des « jeunes issus de l’immigration »  (Roger Cukierman), mais chut ! Des terroristes attaquent, en France, des policiers ou des civils en criant « Allah akbar », mais ce sont des « déséquilibrés ». Des clandestins de cessent d’affluer, mais ce sont des « diplômés ». L’immigration obsède une partie des gens, mais elle est un « fantasme » tant elle est faible. Les navires, lancés dernièrement sur les côtes d’Europe, sont des « cargos fantômes »; autant dire qu’ils n’existent pas. Et ainsi de suite. 2015 s’annonce comme un grand cru dans le mensonge d’Etat, les mots détournés, la connivence médiatique. Ce matin, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a applaudi le président pour avoir su parler comme « un très bon socialiste ». Hollande, qui voit un « frémissement », a promis d’accélérer. Mais il s’est engagé dans une impasse. La politique visant à endormir les esprits annonce des réveils brutaux.Michel Houellebecq voit juste quand il décrit, dans son roman (Soumission), l’état d’hébétude politique et médiatique face à la montée de l’islam politique. Observer l’empressement mis par la majorité des sociologues, démographes, journalistes, politiques, etc., à nier des évidences, est un constant sujet de perplexité, sinon d’indignation. Ce qui relève du jamais vu est réduit, par la pensée conforme, au déjà vu des années trente : un sophisme obscurcissant davantage la réalité. Certes, Hollande n’a pas nié, ce matin, qu’il y avait « des raisons de voir des menaces graves dans notre pays ». Mais il s’est gardé de les désigner afin de les combattre frontalement. C’est cette apathie au sommet de l’Etat et chez les « élites » qui fait imaginer à Houellebecq l’élection, en 2022, d’un islamiste modéré à la tête de l’Etat. Il faut prendre cette accélération de l’histoire au sérieux ; la littérature est souvent visionnaire. Il suffit de relire Le camp des Saints, écrit par Jean Raspail en 1973, pour être troublé par la similitude des actuels exodes sur des cargos rouillés et surchargés. La vision du Grand Remplacement de Renaud Camus, si elle déplait aux commissaires à carte de presse, dit aussi une vérité occultée. Pour autant, Houellebecq néglige la force de résistance de la société civile, cette France qui n’est plus silencieuse et qui n’entend pas, elle, se laisser subvertir par des berceuses. Elle aura l’occasion, n’en doutons pas, de le prouver encore en 2015; les femmes en tête.Je participerai, mardi, au 22h de Public-Sénat

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