Surtout, ne pas dire le mot ! Ce mercredi matin, sur Europe 1, François Bayrou a évoqué une « radicalisation », une « menace », un « terrorisme », un « drame », un « risque ». Mais ni l’allié d’Emmanuel Macron ni son intervieweur n’ont mis en cause la motivation djihadiste des deux Français musulmans (dont un converti) arrêtés mardi à Marseille. La découverte de leur arsenal, à leur domicile, laisse peu de doute sur leur détermination à passer rapidement à l’acte. Cette naturelle prudence du journaliste et de l’homme politique en dit beaucoup sur la difficulté du Système à nommer les choses, dès lors que l’islam politique peut être mis en cause. Cette réserve est d’autant plus choquante que les accusations en fascisme sont souvent lancées sans retenue dès lors qu’il s’agit d’alerter contre le populisme. Il est vrai que l’expression du simple bon sens a le tort d’appeler un chat un chat et Rolet un fripon. Parler de radicalisation pour désigner à la fois le mouvement Sens Commun, la formation issue de La Manif pour Tous qui a rejoint François Fillon, et le totalitarisme islamique en guerre contre la démocratie revient évidemment à édulcorer la dangerosité des fanatiques ayant fait allégeance à l’Etat islamique. Ceux-là peuvent se satisfaire de cette soumission en marche. Les intimidations des islamistes, qui sont les premiers à se réclamer du vivre ensemble, de l’antiracisme et des droits de l’homme pour consolider leur impunité, semblent malheureusement efficaces. Sinon Bayrou, qui connait le sens des mots, aurait employé les bons.
Fillon semble être d’ailleurs celui que les deux illuminés, fichés S, entendaient atteindre, au vu de sa photo épinglée au mur de la planque et d’un dossier retrouvé, contenant des coupures de presse. A ce stade, le procureur de la République, François Molins, n’a cependant pas confirmé l’identité de la cible. Pour autant, le candidat des Républicains se distingue de ses concurrents par un discours sans fard contre l’islam radical. Outre son livre au titre sans ambiguïté – Vaincre le totalitarisme islamique -, Fillon est celui qui s’est le plus engagé dans la défense des Chrétiens d’Orient, victimes d’une épuration par l’islam sunnite. Lors de son meeting du 9 avril, à Paris, il avait appelé les Français musulmans « à se soulever contre l’obscurantisme et à nous aider à faire le nettoyage ». Il persiste ce mercredi dans Le Parisien : « Je veux combattre l’intégrisme avec les musulmans ». Quand Macron dénonce, lui, l’obscurantisme, il parle de celui de Donald Trump. Et si Marine Le Pen n’épargne pas non plus l’islamisme, elle le fait parfois d’une manière oblique. Lors d’un meeting à Lyon, le 5 février, elle avait cru bon de dénoncer à la fois le totalitarisme djihadiste et le totalitarisme affairiste, présentés comme deux effets de la mondialisation. Ce relativisme saugrenu n’aide évidemment pas à hiérarchiser les dangers. Il faut néanmoins remarquer que la présidente du FN a, depuis quelques jours, repositionné plus clairement son discours. Seuls les candidats de la collaboration et de l’islamo-gauchisme sont à l’abri du courroux des islamistes.
Je participerai, jeudi, à Débat d’Expert, sur Sud-Radio (18-19h)Je participerai, vendredi, à L’heure des pros sur CNews (9h10-10h)

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