Allez vous faire foot ! Voilà ce que l’on en pense de l’Euro 2016, au Club des Ronchons, présidé à vie par le parigot des Lettres et du Cinéma, Alain Paucard. « Le Club des Ronchons est le Jockey Club de l’esprit >, avait dit Jean Dutourd de cette assemblée littéraire misogyne et libre de déplaire. Ses membres sont d’accord pour estimer que la compétition européenne de football, qui s’ouvre vendredi à Paris, s’annonce profondément répulsive, « fan-zones » ou pas. De cette unanimité esthétique et culturelle vient de sortir, sous le titre somme toute assez clair d’ « Allez vous faire foot ! », un petit recueil édité par les Editions des Paraiges. Le livre est le onzième recueil d’articles. Il succède à « Allez-y sans nous ! », paru en 2009. Il rassemble une trentaine d’auteurs mal embouchés, à commencer par Jean Tulard, de l’Institut. S’y retrouvent également le dessinateur Trez, Jean-Jacques Perroni, Bernard Leconte, Philippe de Saint-Robert, Stéphane Hoffmann, François Kasbi, etc. Pour ma part, j’y défends la nécessité d’un « cordon sanitaire pour le Foot national ». Extrait de ma contribution : « Qu’est-ce qu’ils attendent, les indignés professionnels et les moralistes à carte de presse ? C’est le Foot national qui mérite le cordon sanitaire. Leur nez délicat, exercé à détester le moindre effluve nauséabond, ne peut pas ne pas sentir l’odeur de merde qui s’accroche au joueur professionnel. Je sais, pas d’amalgame ! Tout de même, qui ne dit mot consent. Sauf si je me trompe, je n’ai jamais entendu un footballeur, portant les couleurs de la France, exiger publiquement de ses collègues, vautrés dans le fric et ce qui va avec, un minimum de retenue. Si l’un d’eux a exprimé ce dégoût, alors il l’a murmuré. J’en conclus que nous sommes bien, nous autres témoins de cette médiocrité, devant un monde puissamment et solidairement frelaté, de la tête aux pieds. Or le Foot national est censé représenter la nation, non ? (…) ».
NB : Le conditionnement des foules par le sport et le bruit a atteint un summum, dimanche matin à Nice, où je me trouvais pour le Festival du Livre. A 5h30 du matin, des micros installés sur la Promenade des Anglais ont été ouverts pour commenter, dès alors sans retenue, le début d’une compétition baptisée Ironman. Immédiatement réveillé, comme bien d’autres, par les vociférateurs, j’ai eu le sentiment d’approcher les procédés totalitaires d’abrutissement. M’est notamment revenu en mémoire le film d’Ettore Scola, Une journée particulière, avec le fascisme en bruit de fond.
Allez vous faire foot, Club des Ronchons, Editions des Paraiges, 122 pages, 15 euros.
Je participerai, ce lundi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)

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