En cherchant à porter atteinte à la liberté d’expression, principe
sacré de notre civilisation, le Collectif contre l’islamophobie en France
(CCIF) prend le risque d’apparaître comme une menace contre la démocratie. C’est
en substance ce que j’espère pouvoir expliquer devant le tribunal, puisque je
vais donc devoir comparaître, dans quelques mois, devant la XVII e chambre
correctionnelle de Paris, après une plainte suite à des propos tenus le 15
novembre 2012 dans l‘émission de RTL, On
refait le monde (le dossier a déjà été expliqué, ici). Ce lundi matin, j’ai
répondu à une convocation d’un juge d’instruction, comme j’avais répondu le 12
juillet à celle de la police judiciaire. J’étais, cette fois, accompagné d’un
avocat, pour m’entendre dire que j’étais mis en examen, ce jour, pour
diffamation. Le juge m’a rappelé qu’il n’avait lui-même aucune
possibilité de vérifier l’existence de ce délit présumé, la procédure (loi sur
la presse de 1881) conduisant automatiquement devant un tribunal, où l’affaire
sera examinée au fond. Il me semble qu’une réflexion sur l’automaticité
de cette procédure ne serait pas un luxe, au vu de la facilité de son
instrumentalisation. Pour des propos qui relèvent d’une opinion (je rappelle
que je critiquais l’affiche du CCIF : « Nous sommes la nation »), le
délit n’a pas de sens. Mais passons…
La position querelleuse du CCIF, proche de l’intellectuel islamiste
Tariq Ramadan, répond, d’après ce que je
lis ici et là, à une offensive plus globale construite autour de la lutte contre
l’islamophobie, ce mot fourre-tout qui désigne à la fois le sentiment anti-islamiste
et l’interdiction d’émettre la moindre critique sur l’islam. Crée en 2003, le
CCIF est vraiment actif depuis 2010. Il s’est professionnalisé en 2013 avec l’embauche
de trois juristes à plein temps, à qui je dois visiblement cette intimidation. Mais,
comme le remarquent dans Le Monde de samedi les sociologues Abdellali Hajjat et
Marwan Mohammed, « tout comme pour la notion d’antisémitisme, il s’agit d’éviter
d’en faire (ndlr : de l’islamophobie) un usage liberticide empêchant toute
critique des religions ou plaidant pour le délit de blasphème ». Or c’est ce
que fait le CCIF en n’admettant pas l’élémentaire contradiction et en ayant
refusé  le débat en direct qui lui avait
été proposé ce jour-là.  J’observe toutefois
que, depuis ma première comparution devant la PJ, la plainte initiale pour,
également, « injure publique, provocation à la haine, à la discrimination et
à la violence raciale » n’apparaît plus dans ma mise en examen. Tout
ceci était effectivement délirant et infamant. Il est temps que la raison reprenne le
dessus.
Je participerai, ce lundi, à On refait le monde, sur RTL
(19h15-20h)

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