Je serais Américain, je voterais demain pour Donald Trump. En dépit de sa vulgarité et de sa mégalomanie, je le préfère à Hillary Clinton, corrompue et arrogante. Les Etats-Unis auraient mérité mieux que ces deux candidats, c’est entendu. La campagne fut d’une bassesse jamais atteinte, c’est exact. Mais Trump a su mettre au jour, dans une intuition remarquable, les travers d’une démocratie à bout de souffle. Observer la gauche américaine, représentée par la démocrate Hillary Clinton, se boucher le nez devant le peuple « déplorable » et être soutenue par Wall Street et l’ensemble des grands médias, fait mesurer les bouleversements politiques dont le candidat républicain est le symptôme. Au-delà des défauts incommodants de Trump, je le crois porteur d’une nécessaire révolution, en réaction aux excès d’un Système élitiste, claquemuré, éloigné des gens. Même si ses chances de gagner restent minces (la carte électorale est très favorable à Clinton), sa seule performance actuelle, avec des moyens bien moindres que ceux de son adversaire, est déjà une première victoire. Son refus de « jouer le jeu selon les règles fixées par les médias », cette suggestion qu’avait faite l’historien américain Christopher Lasch (La révolte des élites, 1995), devrait interroger ces médias sur leur illégitime influence. Il va de soi qu’une victoire de Trump – dans une sorte de Brexit-bis révélant la révolte des peuples – serait dès lors leur très lourde défaite.
La péroraison des anti-Trump est celle d’une oligarchie qui ne veut pas comprendre les ressorts de la révolte des Américains déclassés, oubliés par la gauche prolophobe. Cet insupportable dédain s’observe de la même manière dans la France prétendument humaniste, insensible au mal-vivre de la nation silencieuse. L’ambassadeur de France à Washington, Gérard Araud, a parfaitement illustré le mépris de la caste quand il a tweeté, le 28 octobre : « La passion de l’extrême-droite pour D. Trump est logique : qui se ressemble s’assemble ». En réalité, la pauvreté a gagné du terrain sous Barack Obama : les 38 millions de pauvres de 2008 sont devenus 46 millions, 7 ans plus tard. D’autre part, les concessions faites par l’administration américaine à l’islam politique sont une autre source de légitimes inquiétudes pour les électeurs soucieux de préserver leur identité culturelle. Or ces craintes sont balayées par la candidate démocrate pour qui le principal danger est « le réchauffement global ». Il est vrai qu’Hillary Clinton a pour principale confidente Huma Abedin, dont l’essayiste Guy Millière assure (Après Obama, Trump ? La maison d’Edition) qu’elle est « une femme issue des Frères musulmans, qui a participé pendant dix ans à une revue islamiste publiant des textes incitant au djihad, à la haine anti-américaine et antisémite ». Clinton au pouvoir serait un mauvais coup porté à l’avenir de la civilisation occidentale.
Je participerai, mardi, à l’émission d’André Bercoff sur Sud-Radio (18h-19h) pour débattre de « La guerre civile qui vient », puis à On refait le monde sur RTL (19h15-20h)

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