La « diversité », que cajole le hollandisme, est ingrate avec le président de la République. Dimanche soir, à Marseille, c’est son nom qui a été sifflé par les soutiens de la sénatrice Sami Ghali, porte-parole des quartiers nord, perdante du second tour de la primaire socialiste pour les municipales face à Patrick Mennucci (42,84% contre 57,16%). Le vote communautaire, qu’entend représenter cette pétulante élue d’origine algérienne et kabyle, se vendra chèrement à Mennucci dans son duel probable face à l’UMP Jean-Claude Gaudin. Ce même week-end, les télévisions dépêchées au Kosovo ont largement donné la parole à Resat Dibrani, le sulfureux père de la jeune Rom Leonarda, 15 ans, expulsée de France avec sa famille à l’issue de sept recours rejetés: « Monsieur Hollande vous avez merdé », a-t-il déclaré. Ajoutant un peu plus tard : « Si notre retour en France n’est pas possible gentiment, alors il se passera de force, par tous les moyens ». Une insolence que partage la jeune fille, qui semble surtout avoir retenu de l’école publique, qu’elle fréquentait épisodiquement selon l’enquête officielle, la revendication de droits personnels attachés à sa condition : « Mon pays c’est la France ! Un jour ou l’autre, je rentre en France ! Après c’est moi qui va faire la loi ! ». Mais n’est-ce-pas ainsi que s’impose déjà la tyrannie des minorités ?L’affaire Leonarda humilie la France comme jamais. Le monde rit du président de la cinquième puissance mondiale, rappelé à l’ordre par une péronnelle à qui il s’était adressé à la télévision, samedi, toute affaire cessante. Mais ce désastre, qui dévoile la perte d’autorité de l’Etat, n’est guère surprenant. Il est le résultat de l’infantilisation constante de la politique, portée à son apex par « le président des bisous » : c’est ainsi que Hollande s’était nommé en 2012, en visitant une école. Le sentimentalisme et ses raisonnements manichéens, repris par des lycéens manipulables, sont cœur du socialisme « tranquillou ». Il est victime de ce que j’avais appelé naguère le syndrome de la Castafiore (« Ah ! Je ris de me voir si belle en ce miroir ! »), c’est-à-dire du narcissisme des belles âmes. Alors que la France est tendue à l’extrême, cette aboulie du pouvoir, incapable d’instaurer l’apaisement dans ses propres rangs, est extrêmement grave. Une politique d’immigration est nécessairement brutale, voire violente, puisqu’elle consiste à dire non et à rejeter. Hollande s’y est certes essayé en refusant le retour de la famille Dibrani. Mais son exception pour Leonarda a affaibli son message. C’est sa faiblesse qui est retenue, ainsi que celle consistant à « sanctuariser » une école abusivement élevée au rang d’Eglise. La France bonne fille ne sait pas résister aux minorités. Elle récolte l’épreuve de force.Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp sur LCI (10h15-11h), puis à On refait le monde sur RTL (19h15-20h)

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