Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) poursuit son offensive contre la liberté d’expression, ce pilier de la démocratie. Débouté le 29 octobre de son action en diffamation contre votre serviteur, il vient de faire appel de la décision de la XVII e chambre du Tribunal correctionnel de Paris, qui a également relaxé Marc-Olivier Fogiel. Nous étions tous deux poursuivis pour des propos tenus sur RTL dans son émission On refait le monde, le 15 novembre 2012. Les éléments de cette affaire ont été exposés ici à plusieurs reprises. Je constate néanmoins la confirmation de la stratégie de harcèlement judiciaire choisie par cette organisation, pour tenter de museler des opinions. Comme le remarque en préalable le Tribunal dans ses attendus (pour conclure à l’irrecevabilité  de la partie civile) le CCIF, qui a succédé à l’Association de Défense des Droits de l’Homme (ADDH), ne fait plus expressément mention dans ses nouveaux statuts à la lutte contre l’antisémitisme. En revanche, il s’est donné pour mission de lutter « tout particulièrement (…) pour faire reconnaître les droits des musulman(e)s, de nationalité française ou étrangère résidant en France oui ailleurs ». Article III des statuts : « Le CCIF combat tout particulièrement l’islamophobie, comprise comme une crainte irrationnelle envers l’islam et les musulmans, une malveillance active envers l’islam et envers ceux qui le pratiquent, ainsi qu’envers tous ceux qui sont perçus comme étant d’ »origine » ou de « culture » musulmane ». C’est au nom de cette « islamophobie », floue et quasi- blasphématoire, que le CCIF cherche à imposer une insécurité juridique permanente sur le légitime débat lié non à l’islam en tant que religion, quand elle est vécue dans l’intimité de chacun, mais à l’islam politique quand il devient revendicatif d’exigences particulières. Voici le jugement de relaxe du tribunal me  concernant : « L’ADDH-CCIF soutient que les propos tenus par Ivan Rioufol sont diffamatoires en ce qu’ils lui imputent de participer par sa campagne d’affichage à une offensive islamiste et communautariste, de refuser les valeurs françaises, d’être un corps étranger à la nation, refusant de s’y intégrer et menaçant de la phagocyter, et d’être un ennemi de la laïcité. Là encore, aussi contestables que puissent paraître pour la partie civile les réflexions d’Ivan Rioufol, celles-ci ne reflètent toutefois qu’une prise de position individuelle sur une affiche, celle-ci étant d’ailleurs, de par l’audace revendiquée par ses concepteurs, intrinsèquement susceptible de donner lieu à de vifs débats d’idées. En outre, il n’apparaît nullement attentatoire à l’honneur ou à la considération de refuser la laïcité, de conduire une offensive islamiste ou de présenter des femmes affichant leur religiosité, ces choix relevant de la liberté d’opinion ou d’expression  et n’étant par ailleurs constitutifs d’aucune faute ou infraction. Pour ces motifs, les propos ne peuvent être qualifiés de diffamatoires (…) ». Prétextant un premier renvoi de l’audience, le 7 septembre, à cause d’une pièce du dossier égarée, le CCIF avait voulu y voir dans un communiqué une manœuvre destinée à « épargner aux prévenus une défense laborieuse ». J’étais évidemment présent à l’audience du 17 septembre pour dénoncer devant le juge les méthodes liberticides du CCIF et ses tentatives d’intimidations judiciaires. Si la procédure d’appel me donne l’occasion d’enfoncer à nouveau le clou, je le ferai bien volontiers. Mais que de temps perdu, pour défendre le droit élémentaire de parler librement en France !

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