Mitt Romney, qui s’est révélé un redoutable candidat, n’a donc pas réussi à rassurer les électeurs. Sa défaite face à Barack Obama, ce mercredi, est celle d’un parti républicain à la traine, qui paye de n’avoir su s’adapter aux mutations de la société américaine. Celle-ci se révèle très divisée à l’issue de ce scrutin. La droite a perdu pour n’avoir su convaincre, notamment, une partie des minorités hispaniques et noires, de plus en plus importantes démographiquement, ainsi qu’un électorat féminin sans doute effrayé par les prises de position rétrogrades et caricaturales des intégristes chrétiens. Obama signe une victoire incontestable, en dépit de la crise et de son propre bilan, économique et diplomatique, plus que médiocre. Les électeurs ont choisi de lui donner une deuxième chance, en misant à nouveau sur sa personnalité. Ce résultat, qui était le plus souvent annoncé par les sondages, réjouira les Français puisque près de 80% d’entre eux, de la gauche à l’extrême droite, s’étaient prononcés (sondage CSA) en sa faveur. Ce n’était pas mon choix.La victoire d’Obama, indéboulonnable coqueluche des médias, est une défaite pour l’idée libérale qui lutte contre l’emprise du tout Etat, dont peine à se débarrasser l’Europe en faillite.  Sa victoire est aussi la consolidation du politiquement correct, acquis aux exigences des minorités, sexuelles ou ethniques, et à la culpabilisation de l’Occident. Je tiens le président réélu pour responsable de l’aggravation de l’affaiblissement intérieur et extérieur des Etats-Unis. Je constate que la première démocratie du monde n’impressionne plus guère dans les rapports de force internationaux. J’observe qu’elle-même n’a pas été, ces dernières années, à la hauteur de son rôle messianique, en laissant s’essouffler les aspirations à la liberté des peuples révoltés (de l’Iran à l’Egypte). Pour être plus clair, j’estime que le rôle des Etats-Unis ne devrait pas être de soutenir les Frères musulmans et autres prétendus « islamistes modérés », mais au contraire « tous les rebelles du monde islamique », pour reprendre une expression de Pascal Bruckner (Le Monde, 3 novembre). Voilà pourquoi je n’applaudis pas à la réélection d‘Obama.

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