Et si Alain Juppé, le super-favori du Système, perdait la primaire de la droite et du centre ? Je vais tout de suite être clair, pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris : il n’est pas mon candidat. Je le crois même dangereux, à l’entendre vouloir trouver l’ »apaisement » avec un islam colonisateur. Son refus d’envisager l’épreuve de force avec ce totalitarisme, au nom d’une mensongère « identité heureuse », le fait se rapprocher sur ce point du Philippe Pétain de Vichy dont le pacifisme, soutenu par la gauche, conduisit à la collaboration avec l’occupant. Or je ne crois pas les Français, cette fois, majoritairement prêts à cautionner cette nouvelle capitulation. Les thèmes de l’islam et de l’immigration sont de ceux qu’évacue le candidat en tête dans les sondages. Dans Les Echos de ce mercredi, il assure même pouvoir « combattre le populisme », qui se nourrit de ces sujets, en accélérant la couverture du territoire en très haut débit, en maintenant des services publics sous de nouvelles formes, des maisons médicales et des zones franches rurales. Le problème est que cette erreur sur l’ennemi est incongrue. D’autant que le réveil de François Fillon, qui a enfin choisi de mettre le « totalitarisme islamique » au cœur de sa campagne, s’est traduit par un puissant courant porteur.
La chute que connaît Juppé dans les derniers sondages le laisse encore confortablement en tête. Cependant, la révolte des électeurs américains contre les candidats adoubés par les médias, qui a valu sa défaite à Hillary Clinton, pourrait se retrouver dimanche dans l’électorat français irrité. A cette mauvaise humeur contre les « élites » s’ajoute la survenue d’Emmanuel Macron. En confirmant ce matin sa candidature à la présidence de la République, il apporte une offre nouvelle sur le créneau du centrisme libéral convoité par l’ancien premier ministre. Macron partage bien des faiblesses de Juppé, et aussi bien des talents. Mais il n’a pas tort quand il assure que « la France ne pourra répondre aux défis du XXIe siècle avec les mêmes hommes et les mêmes idées ». En attendant, les dernières estimations donnent Fillon à 25%, dans une accélération spectaculaire qui le rapproche de Nicolas Sarkozy. L’ultime débat de la primaire, jeudi soir, sera l’épreuve de vérité attendue. Même le scénario jusqu’alors improbable d’une victoire de Fillon au second tour de la primaire n’est plus totalement à exclure. L’élection de Donald Trump a rappelé que les électeurs énervés étaient imprévisibles.
Je serai jeudi à 16h au CUM de Nice pour débattre de mon livre « La guerre civile qui vient ».

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