Le mariage civil homosexuel ne va pas de soi. C’est ce qu’a admis implicitement François Hollande, en reconnaissant aux élus municipaux une < liberté de conscience >. Le président de la République a fait cette déclaration, mardi, devant l’Association des maires de France. Il répondait à ceux qui ont manifesté contre le mariage gay et qui déclarent refuser de se prêter à une telle cérémonie heurtant leur conception du mariage et de la famille. < Les maires sont les représentants de l’Etat et ils auront, si la loi est votée,  à la faire appliquer. Mais des possibilités de délégation existent, elles peuvent être élargies >, a précisé le chef de l’Etat, en suscitant l’indignation du militantisme homosexuel et des < progressistes >. Le succès, le week-end dernier, des premières mobilisations contre ce projet gouvernemental n’est évidemment pas étranger à ce fléchissement présidentiel. Il contredit  la banalisation recherchée par les promoteurs de ce < mariage pour tous >.  La reconnaissance d’une < liberté de conscience > offre un argument à ceux qui s’interrogent sur la légitimité de maintenir la pénalisation, depuis 1810, des cérémonies religieuses effectuées sans mariage civil.  Pourquoi la justice et l’égalité, revendiquées par les promoteurs du mariage gay, ne seraient-elles pas reconnues à ceux qui, considérant cette réforme comme heurtant leur conscience, préfèreraient s’unir uniquement devant l’Eglise, quitte à  choisir le statut du concubinage ou du pacs ? Un conseiller d’Etat, Christophe Eoche-Duval, aborde cette question (Recueil Dalloz, 15 novembre) : < Si la liberté individuelle et l’égalité sont la justification avancée du droit pour tous de recourir au mariage civil (…) les mêmes droits constitutionnels ne devraient-ils pas conduire à ne plus contraindre  préalablement à se marier civilement pour pouvoir exercer la liberté de se marier selon sa religion, composante de la liberté d’opinion religieuse ? >. Pourquoi subordonner la validité d’un mariage religieux à une cérémonie civile ? Le débat est à ouvrir.NB : Depuis mardi matin, des problèmes techniques affectent le flux des commentaires. Le blog est ainsi resté muet durant 24 heures, comme vous avez été nombreux à vous en inquiéter. La panne ayant été identifiée, le problème devrait se régler rapidement.Je participerai, ce mercredi, à un débat lors du 22 heures de Public-Sénat.

Partager cet article
S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
le plus récent
le plus ancien
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
0
Laisser un commentairex