Il se répète, ces jours-ci, que le Front national va faire un carton, dimanche, au premier tour des élections régionales. Attendons de voir ! Observons plutôt la panique qui se propage. La gauche, la droite, le patronat, les baronnies, tous promettent l’apocalypse, ou presque, en cas de victoire du FN. Mais le paradoxe est que ce sont eux, ces inquiets, qui tiennent pour acquise leur propre déroute. Cela veut donc dire qu’ils savent ce qu’ils n’ont pas fait, ce qu’ils n’ont pas dit ;  ce qu’ils n’ont pas voulu voir, pas voulu entendre. Mais pourquoi se sont-ils mis dans ces situations? Si la gauche sera sans doute la grande perdante dimanche, c’est pour s’être éloignée des Français. En démocratie, cette faute n’est pas pardonnable. C’est avec elle que les partis politiques doivent renouer. Ils ne peuvent continuer à dire, comme dans le poème de Brecht : puisque le peuple a trahi la confiance du régime, il faut dissoudre le peuple. Non, en démocratie, il a toujours le dernier mot. Il serait temps que la politique le comprenne.  

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