L’État-PS se fait mousser dans des combats chiqués. Après avoir revendiqué son modernisme en se faisant l’imprésario d’un militantisme gay et petit-bourgeois, le voilà aux trousses des « fascistes » qui menaceraient la République. Des proches des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) n’ont-ils pas frappé à mort, à Paris, le jeune Clément Méric, membre de l’Action antifasciste Paris-banlieue (AFA) ? Les spécialistes des mouvements d’extrême droite confirment leur radicalisation. Le gouvernement assure en avoir vu dans la Manif pour tous. La droite elle-même, « décomplexée », aurait sa part dans le retour aux heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire. Bref, la haine de l’autre se serait infiltrée partout. Partout, sauf à gauche, forcément. Une fois de plus, la France doit supporter le numéro d’enfumage du parti du Bien.La violence est incontestable ; mais elle est partout. L’enquête sur la rixe fatale a établi que la provocation était partie du côté de la victime, tuée involontairement selon la justice. Ces ennemis brun-rouge sont des jumeaux : ils écoutent la même musique (la « oi ! »), portent les mêmes chaussures (Doc Martens, seule la couleur des lacets les différencie), les mêmes tee-shirts (Fred Perry). C’est lors d’une vente privée de cette marque qu’ils s’étaient retrouvés. Jean-Marc Ayrault a lancé une procédure pour dissoudre notamment les JNR. Mais l’AFA en mériterait autant, à en juger par sa campagne contre les forces de l’ordre : « Fuck the police » ; « All Cops Are Bastards » (La Croix, mardi). Il est curieux d’observer l’absence de vigilance des spécialistes de l’extrême droite sur les dérives du camp d’en face.La farce a assez duré. (La suite ici)

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