La droite n’est pas en grande forme, c’est entendu. Mais elle s’est consolidée aux sénatoriales de dimanche. Et l’état de la gauche devrait la rassurer. Le PS cacochyme doit vendre son siège de la rue de Solferino, au cœur géographique du pouvoir. La CGT peine, depuis le 12 septembre, à faire descendre ses adhérents dans la rue. Les routiers en grève sont trop peu pour bloquer les raffineries. Les Indignés de Jean-Luc Mélenchon se sont dits 150 000, samedi, entre Bastille et République. La préfecture en a compté 30 000. Votre serviteur, qui était parmi la foule, a vu la vieille France nostalgique de son passé révolutionnaire. Certains avaient chaussé le bonnet phrygien, d’autres l’habit du sans-culotte. Un chœur reprenait Le Chant des canuts et Le Temps des cerises. Le tribun Mélenchon espère un « déferlement » sur les Champs-Élysées. Mais il n’a rienà dire, à part refourguer le désastreux communisme (1). Il appelle maintenant à des casserolades, comme jadis les partisans de l’Algérie française. Avec lui, l’histoire régresse.
En apparence, le macronisme fait belle figure. Les ordonnances sur la réforme du Code du travail ont été signées, vendredi dernier, en direct à la télévision par le chef de l’État. Macron remplit son contrat sur l’assouplissement des règles pour les employeurs. Les syndicats, qui ne s’étaient pas opposés à son élection, mettent en scène leur essoufflement.À leur tour, ils connaissent la ringardisation qu’ont subie les partis confrontés à l’irruption d’En marche ! Néanmoins, le mouvement présidentiel lui aussi fait pschitt ! Il a repris les mauvaises manières des formations isolées dans l’entre-soi. La société civile censée constituer le support de la majorité parlementaire a laissé place à l’indéboulonnable technostructure. Elle produit ses usines à gaz à la chaîne. Ces textes tentent de corriger une politique qui pencherait trop vers le libéralisme. C’est du moins ce que font comprendre les socialistes qui ont trouvé refuge auprès de Macron. Il traîne avec lui un monde empli de certitudes dépassées.
Le « progressisme » macronien s’est condamné au dogmatisme et à ne rien comprendre du monde qui vient. (La suite ici)
(1) Stéphane Courtois, « Lénine,l’inventeur du totalitarisme », Perrin

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