Les lanceurs d’alertes ont été félicités, lundi, par François Hollande, pour avoir dénoncé les tricheurs hébergés dans des paradis fiscaux. Il est vrai que le scandale du Panama Papers, lancé par 107 médias (dont Le Monde) dans 76 pays, est de ces feuilletons qu’adorent les chefs d’État en détresse, quand de présumés infréquentables permettent, en comparaison, de rehausser leur image et de détourner la meute. Peu importe que la justice ait été tenue à l’écart de ces inquisitions, qui impliquent pêle-mêle l’entourage de Vladimir Poutine ou de Marine Le Pen, le gratin des autocrates, des personnalités diverses. Seuls les États-Unis, d’où est sortie la charge, sont épargnés. La machine à scandales est lancée, relayée par des Saint-Just à cartes de presse qui brandissent déjà leurs trophées. La vérité judiciaire viendra. Mais plus tard. D’élémentaires réserves devraient pourtant s’imposer. Ces chiens de garde, plus épurateurs qu’enquêteurs, flattent une commode indignation populaire en accusant des riches et des puissants. S’exhibe une élite qui en traque une autre, en espérant se refaire une vertu sur le dos de pestiférés. Il est certes probable que bien des épinglés soient des resquilleurs ou des voyous. Certains assurent toutefois n’avoir rien fait d’illégal avec ces comptes offshore qui sont autorisés. Mais leurs procureurs sont-ils eux-mêmes irréprochables ? Cette police des mœurs aura assurément fait preuve d’abnégation durant les neuf mois nécessaires au décryptage de 11,5 millions de documents piratés. Livrés anonymement au Süddeutsche Zeitung, le quotidien les avait remis à son tour au Consortium international des journalistes d’investigation, situé à Washington. Cependant, où est l’enquête dans ces épluchages de documents détournés ? Demeure un sentiment de gêne, dans ce brouhaha des prêcheurs qui moralisent sur des dossiers provenant, frauduleusement, d’un cabinet d’avocats panaméen (Mossack Fonseca) et dont les cibles sont choisies. (La suite ici) Mon entretien à RT France, ici. Les blocs-notes 2015, rassemblés sous le titre : « La Nouvelle Révolution française » (Éditions de Passy) forment (avec retard) un livre disponible dans les bonnes librairies et ici sur Amazon. Ce média n’est plus disponibleRappel : je signerai « la guerre civile qui vient » et « La nouvelle révolution française », ce vendredi à partir de 18h à la librairie Contretemps, 41 rue Cler, Paris, VIIe.
S’abonner
0 Commentaires
le plus récent