La gauche subclaquante envoie ses derniers feux artificiels. Le paradoxe est de la voir envahir l’espace politique et médiatique à mesure de son essoufflement. Tout sonne creux dans la mise en scène de sa prétendue renaissance, qui tente de masquer son naufrage. Le barnum est soutenu à bout de bras par les médias énamourés qui feignent de croire en l’immortalité du camp du Bien, sans comprendre qu’il expire sous le poids de ses propres mensonges. Les bourgeois progressistes, que moquaient déjà Marcel Aymé dans Travelingue, persistent eux aussi à chercher l’audace et inventivité chez ceux qui les méprisent. Les voilà ces jours-ci qui, à l’instar de Nathalie Kosciusko-Morizet, se tordent les doigts d’admiration devant les solennelles platitudes de Nuit debout. Le pilonnage journalistique veut persuader l’opinion que ces centaines de jeunes, produits de l’idéologie pacifiste et égalitariste, sont en train d’inventer une dynamique insurrectionnelle. En réalité l’élan ne prend pas, en dépit des bonnes fées qui se bousculent autour du berceau. Les violences et les détériorations commises par l’extrême gauche sont aussitôt oubliées par ceux qui, jusqu’au gouvernement, hurlaient au fascisme lorsque les milliers de jeunes de la Manif pour Tous piétinaient l’herbe de l’esplanade des Invalides. Manuel Valls dénonçait alors les « factieux » tandis qu’il reçoit ce lundi les représentants des organisations lycéennes et étudiantes pour tenter d’acheter la paix sociale. Les observateurs, qui prenaient plaisir à dénoncer l’homogénéité ethnique des opposants trop blancs au mariage homosexuel, ne s’interrogent pas sur l’absence des jeunes des cités dans le mouvement Nuit debout, cet avatar des Veilleurs. Bref, ce deux poids deux mesures résume les pratiques détestables de cette gauche qui s’accroche au pouvoir et à ses médias. Ce faisant, elle asphyxie encore davantage une société civile éruptive qui, majoritairement, a basculé à droite mais qui n’arrive toujours pas à se faire entendre. Ce déséquilibre, qui va encore laisser à François Hollande, jeudi soir à la télévision, l’occasion de parler pour ne rien dire, ne peut évidemment durer.

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