Ce pourrait être le refrain de la macronie : « Comme d’habitude ». Le tube fut celui du chanteur Claude François : « Comme d’habitude, nous ferons semblant (…) ». Depuis, la routine s’est installée jusqu’au cœur de l’Etat engourdi. Les mêmes réflexes, les mêmes slogans hébétés y sont répétés. Pourtant, la tempête qui vient ne se prête plus au pilotage automatique ni au prêt-à-penser. Tout indique que le peuple excédé n’entend plus se laisser bercer par les songe-creux et leurs vaines promesses. « Il faut stopper l’ensauvagement d’une partie de la société », déclare le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 26 juillet au Figaro. Bravo : jusqu’alors, seule Marine le Pen employait ce vocabulaire pour constater la décivilisation en cours. Pourtant, dimanche soir, les Champs Elysées ont été livrés aux razzias de voyous des cités, après la défaite du Paris-Saint-Germain en finale de foot de la Ligue des champions. Le train-train… Le sommet de l’Etat cogite à vide : aucune idée neuve ne sort de l’Elysée ou des ministères. Rien n’est plus daté que le Haut commissariat au plan, cet héritage des technocrates de Vichy repris par de Gaulle et supprimé en 2006. Or le gouvernement projette de le relancer, en le confiant à François Bayrou. Jadis, le roi récompensait ses courtisans par des titres ou des terres : ainsi fait le monarque républicain. Mais il est irréaliste de prétendre incarner seul le monde d’après, sans une réflexion collective préalable sur les racines des crises qui s’additionnent. Celle du coronavirus a justement démontré l’inefficacité du centralisme étatique et de sa bureaucratie noyée par les normes. Le corset imposé ne convient plus à la modernité. Celle-ci s’échafaude loin des « élites » orgueilleuses. Elle privilégie l’horizontalité, le localisme, la solidarité, le système D, l’initiative, la souplesse. La rupture serait d’appeler à des états généraux, pour entendre enfin la vie des gens. Rien ne serait pire pour la France asphyxiée que de la maintenir, par tradition historique, dans son carcan jacobin : il ne crée plus que de la violence en retour, tant il enserre. (La suite ici) Je participerai, ce vendredi, à L’heure des pros (9h-10h30) puis à La belle équipe (14h-15h) , sur CNews

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