Un État qui abîme l’identité de la nation, ne maîtrise plus la sécurité des personnes, étouffe les créations d’emplois est un État qui ne rime plus à rien. La France en est là : le pouvoir se laisse déborder par le multiculturalisme qui attise les tensions civiles, par le djihadisme en guerre contre une société désarmée, par le chômage qui s’étend. Les prémices de ces désastres ont été décrits, durant des décennies, par ceux qui refusent les œillères idéologiques. Aujourd’hui, les catastrophes éclatent à la figure des dénégationnistes et des somnambules. Mais ils tardent encore à réagir. L’entêtement aveugle que met le gouvernement à poursuivre une politique qui offre toujours moins de travail (26 600 chômeurs de plus en avril) est exemplaire de l’incompétence d’un monde coupé des réalités et des gens. L’État démissionnaire est une plaie. Il doit être réformé, avant que la rue n’explose. Il est vrai que l’apathie de la société civile paraît déroutante. Cela fait quelques années que la révolution annoncée ne vient pas, alors que les éléments de frustration sont en place. Ce calme de façade s’explique par ce qu’il reste de rogatons publics à redistribuer. Pour autant, la résignation des citoyens est un leurre. Leur rejet du monde politique – pour ne rien dire de celui des médias béni-oui-oui – est l’expression d’une défiance qu’aucune issue ne vient dénouer. La perspective d’un nouvel affrontement entre Nicolas Sarkozy et François Hollande en 2017 est rejetée par plus de 70 % des sondés. Seuls 45,74 % des militants UMP ont pris part au vote sur le nouveau label les Républicains. La même lassitude avait été observée côté socialistes : 55 % des militants avaient participé au départage des motions et de leurs « courants ». La tempête n’est pas visible, mais elle est dans bien des têtes. Le système est tellement bloqué que l’ancien premier ministre, Alain Juppé, 69 ans, vise l’Élysée en se présentant comme l’homme neuf : une farce qui dit le drame d’une élite incapable de se renouveler, ou de se remettre en question. (La suite ici) Je participerai, ce vendredi, à un débat sur Radio Courtoisie (12h-13h30), dans l’émission de Gabrielle Cluzel
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