Panique à gauche. La diabolisation ne fonctionne plus. Jusqu’alors, c’était simple : ceux qui ne pensaient pas convenablement étaient des fachos. Durant un demi-siècle, la pensée « progressiste » a prétendu incarner le Bien grâce à cet artifice. Il lui suffisait de décréter l’adversaire infréquentable. Les « propos nauséabonds » sont ainsi devenus une accusation rituelle, avant qu’elle ne s’essouffle. Il est vrai que le procédé se heurte aux faits qui dérangent. Ils donnent raison aux « réacs » qui les décrivent depuis des décennies. Mais l’aveu de l’échec du manichéisme est venu paradoxalement de Libération, qui surexploite cette rente d’honorabilité en canardant une « extrême droite » fantasmée. Samedi, le quotidien a titré en une, reprenant la réflexion d’un électeur déçu par le front républicain qui a porté Macron : « J’ai déjà fait barrage, cette fois c’est fini. » Séisme en vue. Ceux qui, contrariés dans leur confort, répliquent par des procès en « complotisme » – cet autre mot du langage automatique – sont les héritiers du conformisme qui bat de l’aile. Ses chiens de garde préfèrent l’insulte au débat. La reductio ad Hitlerum (Leo Strauss) est l’expression qui, dès 1950, a identifié ces disqualifications. Les fanatiques de l’Ordre sanitaire ont aussi recours à cet aboiement, économe en matière grise. La vulgarité (« cons », « conneries », « connards ») agrémente les tweets de médecins hospitaliers qui veulent confiner tout ce qui bouge. Pour eux, un confrère qui prône des soins est un « charlatan ». Mais la terreur intellectuelle que produit ce monde fragile et rustre est vouée à l’échec ; elle n’effraie plus. Quand Libé admet : « Le barrage est mal barré », c’est la gauche qui est invitée à se confronter au vide de son « intelligentsia ». Elle sort plus d’injures que d’idées. La faute de la Justice, qui s’est abattue lundi sur Nicolas Sarkozy, est d’être tombée dans ce piège narcissique et puéril. Il sépare le monde entre gentils et méchants. (La suite ici) Je participerai, ce vendredi, à L’heure des pros, sur CNews (9h-10h30)

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