Aucune évidence n’ébranle la gauche dans sa foi. La semaine dernière, la razzia des cités sur le Trocadéro, face à la tour Eiffel, a été sobrement qualifiée de « bousculade » et de « débordement » par le ministre de l’Intérieur. Manuel Valls ne voit de « groupuscules » menaçant « l’ordre républicain »qu’au sein des foules contre le mariage homosexuel, où des mères de famille poussent des landaus ; la police surarmée est alors intraitable. Un même aveuglement volontaire envahit François Hollande, quand il promet de sauvegarder le modèle social, qui plombe pourtant les comptes publics. « Offensive ! Offensive ! » a-t-il répété l’autre jour à la télévision, enivré sans doute de sa victoire militaire au Mali, en promettant de « mettre du mouvement ». « Attaquons ! Attaquons !… comme la lune », s’était moqué, en 1914, le général Lanrezac, pour contester des mots d’ordre irréfléchis…La croyance socialiste est exclusive et sommaire. Ce qu’elle ne conçoit pas n’existe pas ; l’affirmation vaut démonstration. Dans cette logique, l’Assemblée vient de supprimer le mot race de la législation. Pour les bigots, les émeutiers ne pouvaient être les casseurs des banlieues, pourtant identifiables sur les vidéos diffusées. Il est vrai que Valls venait d’assurer, à Lyon, avoir fait reculer la délinquance des cités. Ce sont donc les « Ultras » du club de foot parisien, qui fêtait sa victoire, qui ont été désignés coupables. Un même réflexe complotiste avait d’abord mis la tuerie de Mohamed Merah sur le compte de l’extrême droite. Celle-ci semble, à écouter la bonne parole, avoir envahi les rangs de la Manif pour tous qui défilera dimanche, alors que Marine Le Pen s’y tient à distance.Mais qui fait encore confiance à cette caste un brin fanatique ? (La suite ici)
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