La démocratie sans le peuple : c’est le drame que subit la politique depuis des lustres. Samedi, les visages de la France oubliée ont soudainement envahi les écrans des télévisions, le temps d’un hommage à Johnny Hallyday. Des centaines de milliers de personnes ont suivi, massées place de la Concorde et dans les rues menant à l’église de la Madeleine, l’office religieux retransmis sur des écrans géants. En ce 9 décembre, jour anniversaire de la loi de 1905, jamais la religion catholique ne fut aussi présente dans l’espace public, comme un pied-de-nez aux intégristes de la laïcité qui voudraient en finir avec les racines chrétiennes de la nation. Pour avoir nommé ce « petit peuple blanc » et constaté que les « non-souchiens brillaient par leur absence », Alain Finkielkraut a dû subir, lundi, les infamies des « antiracistes ». Ceux-là ne veulent voir que « la France de demain », et ses quartiers « populaires ». De fait, deux France étaient ici visiblement séparées. Il serait d’ailleurs temps de s’en inquiéter.
L’urgence pour la droite de Laurent Wauquiez, plébiscité (74,64 %) dimanche à la tête des Républicains, est de s’adresser à ces citoyens délaissés. Une colère gagne la France invisible, attirée par l’abstention ou le vote FN. Relégué dans les zones rurales et les périphéries des métropoles, ce peuple silencieux n’intéresse pas la plupart des politiques. Eux n’ont d’attendrissements que pour la France métissée ; ils craignent les humeurs de l’islam chatouilleux. Rien n’est plus compréhensible que cette révolte sourde des autochtones. Ils se sont fait brièvement entendre, samedi à midi, quand la foule, aux premiers mots d’Emmanuel Macron à l’adresse de ses « chers compatriotes », sur le parvis de la Madeleine, a commencé à siffler la mise en scène d’un pouvoir éloigné de « ceux qui ne sont rien ». La décision prêtée à la famille du chanteur de désinviter Marine Le Pen à la cérémonie religieuse, alors qu’étaient conviés les autres parlementaires, a souligné le mépris de l’ »élite » pour les petites gens et leurs porte-voix.
Le procès fait au « populisme » par la gauche prolophobe et la droite avachie n’est autre que le refus d’entendre la souffrance des exclus, victimes de la préférence immigrée. (La suite ici)
Je participerai, ce dimanche, au Débat du week end sur LCI (17h10-18h)
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