Certes, François Hollande est parfait dans les cérémonies de deuil national ou de commémoration. Sa gestion de l’émotion collective causée par les attentats djihadistes,début janvier, a été sans reproche. Les cérémonies organisées ces jours-ci à l’occasion du 70 e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz ne souffrent semblablement aucune critique. Mais pour le reste, le chef de l’Etat n’est dramatiquement pas à la hauteur; ni de la crise économique, ni de la crise sociétale. En 2014, le chômage s’est accru de 189.000 demandeurs d’emplois, tandis que les violences antisémites ont connu une envolée de 130% ! Or, on chercherait en vain les réponses adéquates à ces deux fléaux, qui se répéteront donc en 2015. Ce mercredi matin sur RTL, l’impayable Michel Sapin, ministre de l’Economie, s’est félicité de voir stoppée la hausse du chômage, en dépit des chiffres montrant le contraire. Quant au gouvernement, entièrement tourné vers la « jeunesse des quartiers » qu’il voit comme l’avenir de la France, il se garde de préciser que la haine des juifs, devant laquelle il s’indigne évidemment, est très majoritairement portée parmi ses protégés. Mais ce ne sont pas seulement les Français juifs, cibles de l’islam radical, qui quittent la France (7000 en 2014). Philippe Villin, dans Le Figaro de ce jour, fait le parallèle avec la révocation de l’Edit de Nantes pour décrire la fuite plus générale de bien des forces vives découragées par la pleutrerie de l’Etat, incapable de s’affirmer dans son autorité et d’engager les bonnes réformes. La Loi Macron, qui a certes le mérite d’insuffler un minimum de libéralisme dans les mécanismes économiques, reste néanmoins largement insuffisante. Xavier Bertrand (UMP) parle ce mercredi d’ »escroquerie intellectuelle »; il n’a pas tort. Ce ne sont pas, en effet, ses mesures disparates qui relanceront l’économie et l’emploi. L’acharnement mis par le gouvernement à s’en prendre aux notaires, présentés comme étant des obstacles au développement de l’économie nationale, est particulièrement hors de propos. D’autant que cette profession, au service des familles, a pour avantage de permettre à l’Etat, depuis des siècles, d’éviter de recourir à la fonction publique. Mais la Loi Macron se garde bien, justement, d’aborder la nécessaire réduction du nombre des fonctionnaires, ce poids qui contribue aux déficits publics. La réforme évite également le sujet des corporatismes et des citadelles syndicales, qui assignent la France à l’immobilisme. Elle n’aborde pas non plus des innombrables passe-droits, à l’image de ceux des intermittents du spectacle qui persistent à vivre sur le dos de la solidarité nationale. Faut-il le rappeler à ceux qui nous gouvernent ? La France en déclin, et désormais confrontée à la guerre, ne peut se contenter de remèdes homéopathiques, en misant sur les effets aléatoires de la baisse du prix du pétrole, des taux d’intérêt ou de l’euro. Les Grecs ont montré quel sort attendait les gouvernements décidément incapables. Je participerai, ce mercredi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)
S’abonner
0 Commentaires
le plus récent