Une même cacophonie interne affaiblit l’Union européenne et l’Union pour un mouvement populaire (UMP).  Ces rassemblements de façade, trop éloignés des citoyens pour se réclamer d’une légitimité démocratique, s’effritent à mesure qu’approche l’échéance des élections européennes du 25 mai. L’UE, construite de bric et de broc et à la va comme j’te pousse,  est incapable d’apporter une position commune et claire à l’offensive de Vladimir Poutine pour tenter de déstabiliser l’est ukrainien après sa victoire en Crimée. L’UMP, pour sa part, se déchire publiquement à propos de cette même Europe, qui lui ressemble dans son inefficacité, son inorganisation, son absence de leader. Ce lundi matin, sur RTL, Bruno Lemaire a contredit François Baroin qui avait appelé, la veille, à une expression publique de Nicolas Sarkozy sur l’Ukraine et sur l’Europe : une péripétie supplémentaire dans une famille politique qui, de Laurent Wauquiez à Xavier Bertrand en passant par Henri Guaino, étale ses divergences et laisse apparaître ses manques de réflexions sur cette Union de plus en plus rejetée par la montée des « populismes » européens, qui ne sont que la prise de conscience des peuples de leur mise à l’écart par une oligarchie confortée par les juges de Strasbourg et les experts de Bruxelles. La panique se laisse voir un peu partout.L’Europe, celle des nations et du libéralisme, est indispensable. Cependant, l’actuelle Union européenne, technocratie moralisatrice et despotique, indifférente aux peuples, aux cultures et aux frontières, ne mérite pas d’être reconduite en l’état. Une sanction électorale se profile contre ceux qui entendent maintenir, la gauche en tête, cette organisation vécue comme une contrainte par beaucoup de gens. D’autant que l’euro trop fort, dont tous les responsables s’inquiètent ces jours-ci, mériterait aussi un vrai débat sur la pérennité de la monnaie unique, hypothèse inabordable et sur laquelle j’avoue avoir une opinion fluctuante. Dans cette perspective électorale, Harlem Désir s’annonce d’ailleurs comme le fossoyeur du socialisme : après avoir co-conduit son parti à la raclée des municipales, l’ancien patron du PS, promu secrétaire d’Etat aux affaires européennes, ne pourra éviter la rouste des européennes. « On lui dit qu’il n’est pas compétent sur l’Europe, c’est faux ! », a tenté de convaincre ce matin sur France Inter l’ancien ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, dans une solidarité de perdants. Mais tout est fait pour laisser le FN prendre cette fois la première place.Je participerai, mardi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)

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