La France se fait humilier en Turquie ? Pas grave, répondent les arrondisseurs d‘angle. Certes, Emmanuel Macron a qualifié d’ »inacceptables », dimanche, les sifflets qui ont couvert La Marseillaise, lors du match de foot France-Turquie qui a eu lieu samedi à Konya (Turquie). Les huées ont également accompagné chaque Bleu qui touchait le ballon. Le soir-même, place de l’Etoile à Paris, des drapeaux turcs se sont approprié le périmètre de l’Arc de Triomphe pour fêter la victoire (2-0). Réagissant à l’hymne national insulté, le chef de l’Etat a « fait savoir » son émotion à Noël Le Graët, président de la Fédération français de football (FFF). Ce lundi, ce dernier a néanmoins voulu minimiser l’incident : « Les Bleus n’ont pas été bien accueillis par un certain nombre de supporters mais très bien par d’autres, donc pour moi il n’y a pas d’incident ». Cette naïveté de Le Graët est plus généralement celle qui s’observe chez ceux qui refusent de voir ce qu’ils ont sous les yeux. En l’occurrence, les marques d’hostilité contre la France ont été portées par un public populaire encouragé par leur président de la République, Recep Tayyip Erdogan, à mépriser l’Europe craintive et capitularde au nom d’un islam guerrier et conquérant. Erdogan interdit notamment aux Turcs de France de s’assimiler à la nation d’accueil. Il ne tolère aucune critique portée à son peuple, y compris dans sa diaspora. Il n’a d’ailleurs pas daigné répondre à Macron ni présenter d’excuses. Dans son dernier essai (1), Amin Maalouf confirme une observation faite ici et ailleurs depuis des décennies : « Force est de constater que, dans le monde d’aujourd’hui, nulle part on ne parvient à faire vivre ensemble, de manière équilibrée et harmonieuse, des populations chrétiennes, musulmanes et juives ». La faillite de son Liban natal le prouve. Dans ce contexte conflictuel, les hourvaris contre La Marseillaise ne sont pas seulement des expressions de supporters imbéciles et électrisés par le foot. Ces rejets témoignent plus gravement de la détestation séculaire que peut éprouver un public musulman, dirigé par un islamiste « modéré » de plus en plus dictatorial, pour l’Occident libre et prospère. Or ce dernier a tort de ne pas mesurer le défi qui lui est lancé. Sa lâche indifférence peut se transformer en renoncement. Ce week-end, j’ai lu que le parquet de Liège (Belgique) avait inexplicablement classé sans suite une plainte déposée contre un cafetier turc de Saint-Nicolas. Ce dernier avait placardé sur sa vitrine deux affichettes. Celle en français disait : « L’entrée est autorisée aux chiens, mais aux sionistes en aucune façon ! ». La seconde, en turc, était plus explicite encore : « Dans ce commerce, les chiens sont autorisés, mais les juifs en aucun cas ! ». Pas grave ? (1) Le naufrage des civilisations, Grasset
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