A Béziers, ce week-end, j’ai donc été copieusement sifflé et hué. Lors du débat sur l’immigration, organisé samedi après-midi dans une salle comble et surchauffée, mon propos invitant à ne pas tomber dans la facilité de la désignation de boucs émissaires (l’immigré, le musulman, l’arabe) a en effet été conspué par une bonne partie de la salle. Ma position consistant à différencier la société multiethnique de la société multiculturelle, pour ne dénoncer que cette dernière, a pareillement suscité de vigoureuses protestations. En revanche, Renaud Camus a emporté l’adhésion à plusieurs reprises avec sa théorie du Grand Remplacement, sa défense d’une France blanche, sa proposition d’une remigration. Pour autant, je ne regrette pas un instant d’avoir accepté l’invitation de Robert Ménard, le maire de la ville. Je garde pour Camus mon admiration pour l’écrivain et ses fulgurances, même si je trouve irréaliste et dangereuse sa radicalité qui a suscité cet engouement dérangeant. Pour tout dire, je m’attendais à ces réactions épidermiques, de surcroît dans une ville où les pieds noirs, meurtris par la déchirure algérienne, sont fortement représentés à côté d’une importante communauté musulmane affichant sa visibilité. Cette colère et cette peur identitaires, palpables de jour-là, montrent à quel point il est nécessaire d’aborder la question de l’immigration, sans interdits ni condescendances. Cette première confrontation musclée au cœur de la société civile est une méthode à poursuivre. Ne serait-ce que pour tenter de convaincre ceux qui sont légitimement excédés par les provocations de l’islam politique de ne pas se tromper de cibles en désignant l’ensemble des musulmans comme l’ennemi en puissance. L’adversaire est d’abord l’oligarchie au pouvoir depuis cinquante ans. C’est elle qui a mis la France dans cet état de faiblesse face à la tyrannie des minorités. Bien des Français musulmans sont prêts à prêter main forte à ceux qui entendent combattre l’islam politique, sexiste, antisémite, totalitaire. L’erreur serait de les décourager à s’affirmer dans cette lutte. Mon message n’est apparemment pas passé à Béziers. Raison de plus pour le répéter.
Je participerai, mardi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h)

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