Onze djihadistes « français » ont été condamnés à la pendaison, ces derniers jours, par la justice irakienne. L’opinion, visiblement, ne s’en émeut guère. Votre serviteur pas davantage. Voici un email que j’ai reçu d’une lectrice, le 29 mai. Elle me demande de ne pas diffuser son nom, qu’elle m’a communiqué. Elle est la mère d’une des 90 victimes du Bataclan. Son fils avait 39 ans, père d’un petit garçon de 7 ans à l’époque. Elle écrit : « Hier, mardi 28 mai, je reçois un SMS qui m’indique « Le Drian assure que la France multiplie les démarches pour éviter la peine de mort aux quatre Français (NDLA : le nombre a augmenté depuis) condamnés à mort en Irak ». Voyez-vous, après trois ans et demi, depuis dix jours, à force d’acupuncture et de bienveillance de la praticienne, non remboursé totalement (séances psychologiques refusées, je refuse les soins conventionnels abrutissants) je recommençais à dormir cinq heures d’affilée, cette séquence semble s’être arrêtée ce matin à trois heures et c’est l’une des moindres tortures que mon entourage et moi-même subissons depuis le 13 novembre 2015. Aussi, peut-être comprendrez-vous que je prenne cette annonce comme un outrage, un sentiment de révolte. Les victimes du terrorisme n’ont pas droit à cette sollicitude de l’Etat (…) Alors OUI, je suis pour que l’on abandonne à leur sort les terroristes et OUI je refuse leur retour en France (…) ». Non seulement je comprends cette position, mais je l’approuve. Dans une tribune parue de 3 juin sur Franceinfo.fr, quarante-cinq avocats français, et non des moindres, ont alerté sur « l’immense déshonneur » que serait l’abandon de ces condamnés à leur sort. Leurs arguments sont solides : ils rappellent que ce choix de la peine de mort est « contraire à notre ordre public », l’article 66-1 de la Constitution (« Nul ne peut être condamné à la peine de mort ») ne souffrant d’aucune dérogation, pas même en matière de terrorisme. J’entends ces raisons de droit. Mais elles ne me font pas oublier que ces « Français », passés sous la bannière de l’Etat islamique, ont eux-mêmes renié leur nationalité et trahi leur patrie. Ils ont brûlé leur passeport et combattu, en Syrie, contre des soldats français. Il n’est pas envisageable de les voir revenir dans le pays qu’ils détestent. Leurs actes de guerre obligent à des sanctions dégagées du droit commun. J’observe d’ailleurs que les commanditaires français des attentats du 13 novembre ont tous été éliminés en Syrie, et sans procès, par les renseignements français et américains. D’autre part, la France ne s‘est pas opposée au transfert en Irak des prisonniers en Syrie, sachant ce qu’ils risquaient devant la justice irakienne. Enfin, je trouve qu’il y a beaucoup de condescendance chez ceux qui estiment que la justice irakienne serait de second ordre. Non, désolé, je n’ai aucune compassion pour ces onze salauds. Je participerai, ce mercredi, au Club Pujadas sur LCI (18h-19h30)
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