Les socialistes français restent persuadés d’avoir raison, en dépit des alarmes sur la poursuite de l’endettement public et de la paupérisation des classes moyennes. Tandis que l’Allemagne plébiscite la rigueur d’Angela Merkel, qui fait également reprendre des couleurs à la pragmatique Grande-Bretagne, François Hollande glisse un peu plus dans les sondages (23% d’opinions favorables). Mais, comme l’expliquait, ce lundi matin sur RTL, le ministre Benoît Hamon : « Je ne vis pas avec le complexe du responsable politique français à l’égard de la réussite et du modèle allemand. Je n’ai pas ce complexe-là ». Le gouvernement non plus, ni le PS. Il y a peu, le président de l’Assemblée, Claude Bartolone, prônait encore « la confrontation » avec « la chancelière de l’austérité ». Ce petit monde préfère un Etat qui subventionne un chômeur plutôt qu’un travailleur mal payé. Il assure que la rigueur ne peut s’exercer au détriment de l’Etat providence et de la protection sociale, ce qui revient à conclure qu’elle n’a pas lieu d’être. Des propos qui ne rencontrent pas l’adhésion, à en croire les sondages calamiteux pour le chef de l’Etat.Le triomphe de Merkel aux législatives de ce week-end (41,5%) lui fait rater de peu la majorité absolue au parlement, pour son troisième mandat. Les Allemands se reconnaissent dans cette personnalité modeste, accessible, très dissemblable du spécimen politique français, qui adopte vite le comportement du parvenu protégé par ses flatteurs. A en croire les sondages, les Français eux-mêmes voient de la sincérité et du tempérament chez cette femme terne, qui a su annoncer et assumer les efforts pour la relance. Merkel n’est pas charismatique, mais elle a réussi à sortir son pays de l’ornière et c’est là l’essentiel. Or la gauche, qui se paye de mots, est également confrontée à la réussite de la rigueur anglaise. En effet, le premier ministre David Cameron est en passe, de son côté, de gagner son pari de l’austérité, au vu du redémarrage de la croissance de son pays. Ces résultats sont les fruits d’une forte réduction des dépenses de l’Etat (plus de 400.000 postes de fonctionnaires ont déjà été supprimés) et de baisses ciblées d’impôts, c’est-à-dire l’inverse du hollandisme. Les réussites de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne expliquent la spirale de l’échec qui entraîne la France.Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp sur LCI (10h10-11h)
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