Le hollandisme, qui a érigé en doctrine l’improvisation et le mi-chèvre mi-choux, se révèle être une impasse. Cette politique fait même craindre une prochaine catastrophe. La stupéfiante bienveillance de la majorité des médias français à l’égard de la gauche (à comparer à leur antisarkozysme d’hier) a avalisé sans broncher le renoncement du gouvernement à atteindre son objectif solennel de 3% de déficit en 2013. Ce lundi, sur RTL le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, a assuré : « La France est sur la bonne voie », sans s’excuser sur le reniement de sa promesse qu’il présentait il y a huit mois comme « non négociable ». Il a beau en appeler au « sérieux », rien ne l’est quand un pouvoir s’engage sur des buts qu’il sait intenables, en espérant un miracle qui ne viendra pas. La vérité est que la France endettée doit tailler dans ses dépenses publiques. N’en déplaise à Cécile Duflot, ministre du logement, qui conteste cette issue et d’autres avec elle à gauche. Il est vrai que cette inévitable solution, qui ne peut se contenter de fiscaliser les allocations familiales ou les retraites, revient à suivre une politique libérale imposant une réduction du périmètre de l’Etat, des mises en concurrence, des privatisations. Même si le hollandisme n’est plus vraiment le socialisme, il n’est pas programmé pour autant pour choisir de claires options. Combien de temps tiendra-t-il ?Ponctionner encore les contribuables serait jouer avec le feu qui couve au coeur d’une société civile de plus en plus considérée comme une force négligeable. La gauche est en train de réaliser que ses solutions interventionnistes sont devenues inopérantes pour sortir de cette crise de l’endettement des Etats, cautionnée depuis quarante par tous les gouvernements y compris à droite. Entendre, ce lundi sur Europe 1, Jean-François Copé se faire l’avocat d’un « big-bang économique » est une bonne chose. Il faut en effet en passer par là. La France doit se sortir de l’emprise économique et social d’un Etat qui ne sait plus gérer ni son propre budget, ni encore moins des entreprises. Mais l’UMP, qui semble découvrir l’urgence qu’il y a à changer de politique économique, était bien frileuse avec le libéralisme lorsqu’elle était la majorité. Quelle est aujourd’hui la doctrine économique de l’opposition ? Jusqu’où est-elle prête à aller dans l’amaigrissement de l’Etat, dans la refonte de la protection sociale, dans la privatisation de certaines allocations, etc ? L’anticapitalisme français, ce trait qui nous distingue des autres pays d’Europe, oblige à une « révolution culturelle et juridique », comme l’écrit Philippe Simonnot (1). L’UMP y est-elle vraiment prête ? (1) Chômeurs ou esclaves, le dilemme français, Editions Pierre Guillaume de RouxA propos du blog : Je rappelle que je m’oppose à ce que ce blog devienne un lieu de disputes personnelles inutiles. Or je remarque qu’une petite poignée d’intervenants querelleurs, profitant d‘une modération magnanime, tente d’imposer aux autres des surenchères qui n’ont aucun intérêt. C’est pourquoi je supprime ces posts quand ils me tombent sous la main et je continuerai à le faire s’il le faut. Je rappelle aussi que ce ne sont pas les blogs qui manquent.
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