J’entendais, ce mercredi matin sur Europe 1, Nicolas Sarkozy s’agacer du conformisme ambiant. « Les Français en ont assez d’une pensée convenue, d’une pensée unique ». Ni moi ni la plupart des intervenants sur ce blog ne contrediront, sur ce point, le président de la République, même s’il ne donne pas toujours le sentiment de s’être affranchi de ce prêt-à-penser qu’il dénonce. Cependant, force est de constater que les médias suiveurs participent à la consolidation d’une pensée certifiée conforme. Dernière démonstration: leur  « déchaînement de haine » contre le pape, dénoncé en ces termes,hier, par le cardinal Vingt-Trois. Occultation, déformation, désinformation, demeurent d’efficaces procédés. Alain Finkielkraut vise juste quand il dit: « Le journalisme n’est peut-être plus un métier, mais est en train de devenir une idéologie » (1).
C’est sur le thème : « Peut-on faire confiance aux médias ? » que je participerai, vendredi à Pérouse (Italie) à un débat organisé par le Festival  International du Journalisme (1er-5 avril), qui regroupe au total plus de 200 participants. A cette occasion, le traitement de l’affaire Mohammed al-Doura, occultée par la majorité des médias français (mais la chaîne publique allemande ARD y a consacré récemment un reportage), sera examiné. En juin dernier, la profession avait signé un texte de soutien à Charles Enderlin , correspondant de France 2 à Jérusalem, accusé par Philippe Karsenty d’avoir faussement désigné l’armée israélienne comme responsable de la mort du jeune palestinien dans les bras de son père. Aucune contre-enquête n’a jamais été menée par les médias, malgré les doutes sérieux sur le déroulement de cette scène filmée, érigée en symbole de la deuxième intifada.
(1) Cité par Jean Robin dans son livre sur Alain Finkielkraut (La position du missionnaire, Editions Tatamis)

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