L’aveuglement étant l’infirmité commune à l’Occident
bonasse, j’ai du mal à m’enthousiasmer de l’accord « historique » conclu
mardi sur le nucléaire iranien. « La France a été très ferme dans ces
négociations », a assuré François Hollande dans son entretien télévisé du 14
juillet. Il a ajouté : « Si l’Iran a la bombe, l’Arabie saoudite et
Israël voudront la bombe »; ce qui revient à se moquer du monde, Paris
ayant notoirement aidé l’Etat hébreu, dans le passé, à acquérir l’arme
nucléaire. Le chef de l’Etat a également ajouté, décidément très en
forme : « Vous en connaissez des présidents aussi audacieux que
moi ? ». En septembre 2013 il était prêt, en effet, à bombarder la
Syrie de Bachar el-Assad, protégée par l’Iran, la Chine et la Russie, c’est-à-dire
les principaux signataires (avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et
l’Allemagne) des accords de Vienne. Freiné in extrémis, à l’époque, par Barack Obama et le
parlement britannique, Hollande est alors tombé dans le piège du soutien
militaire à l’opposition syrienne « démocratique », en réalité submergée
par les islamistes d’al-Nosra, créature d’al-Qaïda. Ce sont des armes
françaises qui sont allées aux mains d’al-Nosra, qui partage avec l’Etat
islamique (Daech) le même objectif du Califat. Quand Hollande parle de
consolider la coalition contre Daech, tout en combattant Assad qui en est la
cible et en armant indirectement al-Nostra, sa pensée confuse fait craindre le
pire.
L’angélisme d’Obama, qui partage avec Jimmy Carter une
naïveté touchante mais dangereuse, ne rassure pas davantage sur la solidité des
garanties obtenues par l’Occident. Le président américain a rappelé d’ailleurs
que l’accord n’était « pas basé sur la confiance mais sur la vérification ». Le peuple iranien ne mérite assurément pas le sort que lui ont imposé 36
ans de guerre froide avec les Etats-Unis. Les 130 milliards de dollars d’avoirs
iraniens à l’étranger qui vont être débloqués justifient les liesses populaires
observées hier. Cependant, le régime des mollahs reste fondamentalement une
dictature théocratique qui ne s’alimente que dans la haine de l’Occident et
plus particulièrement d’Israël. L’islamisme, qui a déclaré la guerre au monde
libre, est né dans l’Iran chiite de l’imam Khomeini, couvé préalablement par la
France décidément peu perspicace. C’est la république islamique d’Iran qui est
derrière le Hezbollah et le Hamas. Si cet islam est en lutte contre les
sunnites et donc contre Daech, il vomit également l’Etat hébreu, isolat
occidental en terres musulmanes. Benyamin Netanyahou a immédiatement dénoncé une « erreur fondamentale » rendant le monde
plus dangereux aujourd’hui. Le premier ministre israélien reste évidemment
inaudible, dans un Occident pusillanime qui redoute le conflit. Il est vrai que cette
indifférence est le sort habituellement réservé aux sonneurs de tocsin.

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