Les héros sont donc trois américains, dont deux soldats, qui ont
terrassé Ayout El Kahzzani, marocain de 25 ans surarmé, avant qu’il ne commette probablement un carnage
dans le Thalys Amsterdam-Paris, vendredi après-midi. En compagnie d’un
Français, qui s’est le premier opposé au terroriste islamiste, ils seront
reçus, lundi matin, à l’Elysée par François Hollande (1). Pour eux, la Légion
d’Honneur s’impose : ils sont devenus des exemples de résistance, physique,
à la violence de l’idéologie salafiste qui arme ses guerriers de l’ombre contre
la France éthérée. Le profil de ces hommes courageux est à l’opposé de ce que
vante le discours officiel. Celui-là prône la compassion, l’apaisement, la
retenue, l’excuse sociale, le « soft power », la culpabilité. Cette soupe « humaniste », servie depuis des décennies, coupe les jarrets d’un peuple
laissé sans défense, secouru une fois de plus, symboliquement, par de jeunes
Marines blessés lors du corps à corps. Il s’est évidemment trouvé des
commentateurs, habitués à penser de travers, pour s’indigner que la nationalité
ou l’origine du terroriste ait été mentionnée par des médias. Le ministre de
l’intérieur français, Bernard Cazeneuve, a lui-même appelé, comme de coutume, « à la plus grande prudence quant au profil du suspect », se contentant
de dénoncer « la violence barbare d’un passager ». Il a réservé ses
précisions aux aspects les plus futiles en déclarant : « Les faits se
sont déroulés à 17h45 très précisément ». Cette peur de l’Etat à vouloir
nommer l’islamisme comme une menace pour la démocratie et l’Occident est déjà une
capitulation. Elle risque d’inciter la société civile, exposée directement aux
dangers les plus improbables, à prendre elle-même ses protections en main.
L’aveuglement des « élites » face à la progression du
totalitarisme islamiste est une défaite de la pensée. Pierre Boncenne le note
(2) : « Non seulement les intellectuels ignorent ou maquillent la
réalité, mais, en plus, ils ont une nette propension à défendre les causes
totalitaires ». Leurs compromissions de jadis avec le stalinisme, le maoïsme, le castrisme, au prix de
mensonges énormes, sont là pour le rappeler. Aujourd’hui, une même fascination
tiers-mondiste pour la lutte du dominé contre le dominant amène beaucoup de
responsables, à droite comme à gauche, à ne pas vouloir évaluer la salafisation
qui gangrène une partie de la communauté musulmane installée en France, avec le
soutien de l’extrême-gauche. « Il faut dire clairement que l’islam radical
gagne du terrain en France », explique Lydia Guirous, porte parole des
Républicains (FigaroVox de vendredi) après une énième agression d’un soignant
au CHU de Bordeaux par un mari refusant que sa femme soit auscultée par un
homme. La spectaculaire pression migratoire, souvent encouragée par l’Etat
islamique, ne peut être totalement dissociée des tentatives de déstabilisation
de l’Europe convertie sottement à l’immigrationnisme. Ce défi lancé à notre civilisation devrait mobiliser l’ensemble des
dirigeants. Au lieu de cela, la gauche persiste à ânonner : « Pas
d’amalgame » et à faire l’autruche. Alain Juppé assure que le plus urgent est de « mettre le
paquet sur l’école primaire ». Yves Jégo pense sauver la laïcité en
généralisant dans les cantines scolaires les menus végétariens. Quant à la
SNCF, Manuel Valls a annoncé samedi qu’elle allait mettre en place un « numéro vert de signalement des situations anormales ». Cela fait longtemps
que rien n’est plus normal en France.
(1) Rajouté lundi à 08h45 : seront décorés, ce lundi matin, les trois Américains Spencer Stone, 23 ans, et Alek Skarlatos, 23 ans, militaires, ainsi que leur ami, Anthony Sadler, 23 ans, mais aussi le Britannique Chris Norman, 62 ans. Le Franco-américain Mark Moogalian, 51 ans, blessé par balle , sera décoré ultérieurement, ainsi qu’un passager de 28 ans qui entend préserver son anonymat. (2) Le
parapluie de Simon Leys, Editions Philippe Rey.
Le compteur des commentaires du blog s’est bloqué samedi soir
à 4193 interventions : je m’empresse donc de reposter un texte dès ce
dimanche matin et félicite chaleureusement les intervenants de cet été qui ont
maintenu un débat de qualité en mon absence.
Pour ma part, je ne rependrai exceptionnellement le rythme
de croisière qu’à partir du lundi 31 août : j’ai entamé, mi-juillet, un
essai sur lequel il me faut avancer encore quotidiennement. J’espère pouvoir le
proposer en 2016.
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