Où est l’Etat ? A quoi servent les dirigeants ? Que font les professionnels de la politique ? Le blocage de l’Autoroute A1 durant plus de 14 heures, de vendredi soir à samedi matin dans la Somme, par une cinquantaine de Roms en colère, dit tout de l’impuissance publique, incapable de faire respecter la liberté d’aller et venir, que la gauche ne réclame que pour les « migrants ». Cette reculade de la république tremblante et de sa Justice couchée devant un groupe armé et menaçant (la cour d’appel d’Amiens, siégeant en urgence samedi, a accédé aux revendications des furieux) est à comparer avec le courage des héros du Thalys, parmi lesquels Mark Moogalian, blessé, dont Le Figaro fait le portrait ce lundi. Ceux-là n’ont pas craint l’affrontement, ce mot qui effraie les « élites » qui n’ont que l’accommodement en bouche. La lâcheté officielle se voit comme le nez au milieu de la figure. Elle achève de discréditer un monde politique qui, d’évidence, n’est pas à la hauteur des événements. Car la menace d’une dizaine de gens du voyage n’est évidemment rien face au totalitarisme islamiste qui a déclaré la guerre à l’Europe somnolente et à la France moralement désarmée. Les dénis et les désinformations du Système sont des procédés qui n’abusent plus que les naïfs et ceux qui préfèrent préserver leur confort intellectuel. Il n’est plus très loin le moment où la société civile, laissée à l’abandon par un pouvoir démissionnaire, sera contrainte de prendre elle-même les choses en mains, d’une manière ou d’une autre. D’autant qu’à ce laxisme de la république devant la tyrannie des minorités s’ajoute un angélisme confondant de bêtise, tenu par les belles âmes à propos des vagues migratoires qui s’enchaînent et se déversent sur la vieille Europe. Après le mariage pour tous, voici l’accueil pour tous. « On peut s’installer où ou veut, quand on veut », a déclaré récemment Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, en rivalisant d’irresponsabilité avec l‘écologiste Emmanuelle Cosse qui réclame « l’accueil de tout le monde ».  Cet infantilisme de la politique est une bombe en puissance, tant il heurte l’inquiétude qui parcourt la France révoltée. Plus que les autres années, je n’ai rencontré cet été que des gens affligés par le nombrilisme et la légèreté du spectacle politique, incapable d’aborder les grandes questions économiques et existentielles qui minent le pays. « Cela risque de finir très mal », a d‘ailleurs noté avec justesse Xavier Bertrand, ce lundi matin sur RTL. Mais la droite n’est guère plus avisée que la gauche pavlovienne quand elle  persiste à faire du FN, débarrassé du fardeau Jean-Marie Le Pen,  l’ennemi à abattre, alors que la puissance de Marine Le Pen et de Marion Maréchal Le Pen n’est que le résultat des propres faiblesses des Républicains. Quand Alain Juppé déclare (Le Monde, jeudi dernier) : « Il y a évidemment des tensions dans le pays, mais globalement les Français ne se déchirent pas et ils sont heureux de vivre ensemble », le candidat à la présidentielle ferme les yeux sur la fracture identitaire qui morcelle la nation et qui a poussé les classes moyennes à fuir les cités d’immigration et le « mal vivre ensemble ». Quand Nathalie Kosciusko-Morizet, dans le même journal, assure ce week-end : « Pour combattre l’obscurantisme et le djihadisme, nous devons absolument éviter de tomber dans une régression identitaire », elle s’inscrit dans ce même aveuglement commode sur l’idéologie de la haine de soi et de la nation, qui rend sans réponse claire la question banale : Qui sommes-nous ? Ces postures conformistes, mile fois entendues, sont celles d’un monde politique qui tourne en rond, prisonnier de lui-même, et qui n’arrive à renouveler ni ses idées ni ses leaders. Le pouvoir confisqué montre une démocratie bloquée. Or cette situation n’est plus tenable. Il est urgent d’entendre le peuple, mature et raisonnable. Je participerai, mardi, à choisissez votre camp, sur LCI (10h10-11h)

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