Dimanche, des centaines de milliers de citoyens ont donc mis les points sur les i. Répliquant au gouvernement, qui caricature les opposants au mariage homosexuel en  extrémistes factieux, ils ont renouvelé tranquillement leur démonstration de force. Seule la haine que ces Français bien élevés suscitent auprès de la gauche explique son aveuglement. Il conduit le directeur de la rédaction de Libération, Nicolas Demorand, a estimer, ce lundi, que « Pschitt ! La réac-pride se dégonfle » ; il assure avoir « repéré de vieilles buches pétainistes, vichystes, fascistes à la française ». Pour ma part, immergé dans la foule, je n’ai observé à aucun moment la « montée des extrêmes » qui était partout annoncée par les médias, prévenants porte-voix du parti socialiste et de ses mises en garde catastrophiques. J’ai retrouvé au contraire, pour la troisième fois, des manifestants certes en colère mais calmes et respectueux. Comme précédemment, c’est une France familiale, provinciale, non violente, qui a manifesté, avec une participation sans doute accrue de la jeunesse et de son heureuse impertinence. Même si des affrontements entre la police et des provocateurs – quelques centaines – n’ont pu être évités dans la soirée, j’observe qu’il n’y a eu ni vitrines brisées, ni voitures incendiées. L’inexcusable agression d’un journaliste semble être la seule ombre au tableau. Ce qui se déroule, sous le nez de la gauche dénégationniste, pourrait se nommer la Révolution des œillères (en référence à la Révolution des oeillets dont le Portugal vient de fêter le 39 e anniversaire). La cécité volontaire du PS et de ses soutiens médiatiques est, en effet, devenue l’ultime et dérisoire moyen de résistance au réveil et à l’affirmation d’une société civile qui n’entend plus rester silencieuse ni transparente. Ceux qui persistent à ne rien voir venir risquent d’être surpris par la suite. Car il y a au moins deux leçons immédiates à tirer du soulèvement populaire contre le mariage gay, soulèvement qui n’a plus de raison de perdurer sur ce seul thème. La première est que la démocratie d’opinion – celle qui s’exprime notamment dans la rue faute d’être entendue et relayée par les partis politiques – est devenue un efficace et durable contre-pouvoir, qui se contre-fiche des intimidations des élites. La seconde leçon montre que les sujets de société, jugés accessoires par la pensée conforme qui ne jure que par l’économique et le social, sont les seuls qui sont capables de mobiliser autant de monde sur la durée. Violence, immigration, déculturation, crise de la démocratie, etc,  sont des thèmes de civilisation qui peuvent vite remettre les Français en rogne. L’urgence pour les politiques est de les aborder sérieusement, avant que les citoyens excédés ne s’insurgent à nouveau.Je participerai, ce lundi, à On refait le monde, sur RTL (19h15-20h), puis à un débat sur Public-Sénat (à partir de 22 h)Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp, sur LCI (10h15-11h)

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