La fumisterie de l’Observatoire de la laïcité, qui ne voit rien des atteintes portées par l’islam radical à ce qu’il est censé défendre, amènera-t-elle à la démission de son président, Jean-Louis Bianco ? « La France n’a pas de problème avec sa laïcité », aime à répéter ce membre du PS, deux fois ministres, ancien secrétaire général de l’Elysée sous François Mitterrand. La logique politique imposerait ce départ, après la volée de bois vert qu’il a reçue de Manuels Valls, lundi soir. Malika Sorel, ancien membre du Haut conseil à l’intégration, suggère également une telle issue, ce mercredi, dans un entretien au FigaroVox. Le premier ministre a, en effet, notamment reproché à Bianco d’avoir cosigné, le 15 novembre dans Libération, une tribune lancée par plusieurs organisations musulmanes, dont le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Cette association, qui se présente comme membre spécial consultatif de l’Onu (dont les experts trouvent « excessives » les restrictions apportée par l’état d’urgence en France…) est bien connue de votre serviteur : elle l’a récemment poursuivi devant des juges pour tenter de le faire taire, a fait appel de la relaxe obtenue devant la XVI e chambre correctionnelle et n’hésite pas à user du droit de réponse pour affirmer, comme les 1 et 2 novembre 2014 dans Le Figaro, que le CCIF n’a « aucun lien » avec les Frères musulmans. Cela ne semble pas être l’avis du chef du gouvernement. Il a légitimement jugé déplacée la signature de Bianco à côté de celles de Samy Debah et Yasser Louati, directeur et porte-parole de cet organisme qui ne cache pas sa proximité avec Tariq Ramadan, et de Nabil Ennarsi, également proche du Frères musulmans. Valls : « L’Observatoire de la laïcité, qui est placé sous ma responsabilité, ne peut pas être quelque chose qui dénature la réalité de cette laïcité. On en peut pas signer des appels, y compris pour condamner le terrorisme, avec des organisations que je considère comme participant d’un climat nauséabond, ça n’est pas possible ». Les doubles discours du CCIF, qui assure respecter la démocratie et la laïcité mais poursuit des journalistes en justice et défend la visibilité musulmane dans l’espace public, ne peuvent continuer à gruger des organismes publics comme l’Observatoire de la laïcité. Plus généralement, trop d’ambiguïtés persistent chez des représentants de l’islam, qui jouent habilement sur la naïveté d’une république recherchant l’apaisement et le compromis qui achèteront la paix civile. C’est pourtant cette position que défend pour sa part le ministre de l’Intérieur, dans La Croix de ce jour. Bernard Cazeneuve n’y donne aucun signe d’une élémentaire vigilance face à l’islam politique, sinon pour dire que « ceux qui éloignent l’islam de la république en montrant le chemin du salafisme doivent être combattus ». Quand il assure avoir vu le 11 janvier 2015 à Paris des Français « rassemblés, venus de tous les horizons et de toutes les origines, contrairement à ce qui a pu être écrit », il fait l‘économie d’une indispensable réflexion sur l’absence remarquée des banlieues musulmanes ce jour-là. A l’évidence, l’approche exigeante de Valls n’est celle de Cazeneuve. Quand ce dernier dénonce, dans une précédente interview au Monde, « l’islamophobie rampante », reprenant à son compte un concept instrumentalisé par les islamistes pour tenir l’islam à l’écart de la critique, il est là aussi en rupture avec la vision de son premier ministre. Alors à l’Intérieur, Valls avait dénoncé, dans l’accusation en islamophobie, une « utilisation à des fins politiques par des adversaires de la démocratie et de la république ». Ces divergences au sommet sont aussi critiquables que les aveuglements de Bianco.
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