Ceci n’est pas une immigration massive : la propagande carbure à plein tube. Les désinformateurs s’appliquent, cette fois, à nier l’invasion de « migrants », tandis que les télévisions ne peuvent cacher les images d’une Europe prise d’assaut, parfois brutalement. Certains, à peine le pied posé en Occident, exigent déjà leurs droits, quand ils ne crient pas : « Allah Akbar ! », comme cela a été filmé en Hongrie. Les belles âmes s’enorgueillissent, la main sur le cœur, d’appliquer les « valeurs » de l’Europe, humaniste et ouverte. Mais elles refusent d’observer la visible instrumentalisation des droits de l’homme par les passeurs, les fraudeurs, les déstabilisateurs, qui ne peuvent que rire devant tant de stupidités. Mardi, sur Europe 1, le patron de Frontex, Fabrice Leggeri, a reconnu que son organisme, censé veiller aux entrées en l’Europe, manquait de gardes-frontières devant la déferlante et était incapable de savoir qui étaient ceux qui passaient en force. Il a admis qu’il y avait parmi eux des faux Syriens (qui peuvent obtenir l’asile politique) et que des terroristes pouvaient s’infiltrer. Ceci n’est d’ailleurs pas une découverte puisque l’Etat Islamique (Daech) s’est déjà flatté de pouvoir atteindre l’Europe en activant le trafic migratoire. Mais il faut croire ces considérations subalternes aux yeux de ceux qui ont décrété que l’immigration était une chance pour l’Europe, et singulièrement pour la France. Il est déjà acquis qu’une protection des frontières ne viendra ni de l’Union européenne, qui morigène les « populistes » qui crient au fou devant tant de laxisme, ni du gouvernement français qui a fait de l’ »accueil pour tous » son nouveau combat progressiste. Je ne me lasse pas de rappeler cette sortie de Jean-Christophe Cambadélis, faite devant le congrès du PS à Poitiers en juin : « Nous voulons maintenant que la France soit une grande nation d’accueil (…) Les socialistes sont pour le traitement républicain de l’immigration, c’est-à-dire que l’on peut s’installer où on veut, quand on vent. La solidarité et l’asile sont un droit ». L’irresponsabilité qui a gagné l’Etat est devenue le vrai danger. Son récent recul devant les Roms, qui avaient bloqué l’A 1 durant 14 heures, a visiblement donné des idées aux clandestins de Calais qui, cette nuit, ont bloqué six trains Eurostar, après avoir pénétré de force sur les voies et s’être installés sur les toits de wagons. Ce mercredi, sur Europe 1, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a martelé : « La fermeté est totale », en se félicitant d’avoir fait reconduire à la frontière 1000 indésirables en 2014. La belle affaire ! C’est ce même ministre qui, lors d’une visite à Calais en mai dernier, avait serré la main de candidats au passage clandestin en Grande-Bretagne en leur déclarant : « Je viens ici parce que j’aimerais que vous demandiez l’asile. C’est la meilleure chose à faire pour régler les problèmes, plutôt que de payer des passeurs pour tenter de traverser ». Dans Libération de ce mercredi, Cazeneuve énumère fièrement tout ce qui a été fait pour les migrants, en structures d’accueil et de logements, y compris à Calais où un nouveau Sangatte va être construit en dépit du démenti du ministre, à la politique schizophrène. Ce n’est pas, en effet, en multipliant les signes de bienveillance à l’égard des clandestins, dont beaucoup sont des exilés économiques sinon des soldats de Daech, que la France peut espérer proposer en même temps une politique d’immigration dissuasive. Accorder l’asile politique aux persécutés chrétiens et musulmans de l’Etat islamique est, certes, l’honneur du monde libre. Mais le fragiliser, à terme, en y faisant entrer toute la misère du monde, terreau d’éventuels embrigadements terroristes, relève de la bêtise, voire de la trahison. Les Français apprécieront.
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