A lire la presse, la France serait devenue un pays liberticide, où des journalistes se font arrêter chez eux à l’heure du laitier tandis que le pouvoir élyséen s’apprêterait à reprendre la main sur l’audiovisuel public. Une dérive sécuritaire serait même en train de virer au totalitarisme masqué, quand le gouvernement envisage d’abaisser de 13 à 12 ans la responsabilité pénale des mineurs ou de dépister dès l’âge de trois ans les enfants violents, quand des gendarmes font des descentes anti-drogue dans des collèges ou quand des militants d’extrême-gauche, soupçonnés d’actes de sabotage contre la SNCF, sont considérés comme des terroristes par la justice. « C’est criminaliser la pensée », dit même à ce propos le philosophe Michel Onfray, dans Libération de ce mercredi.
Tous ces sujets habilement mélangés donnent effectivement le tournis. L’étude au cas par cas révèle plus simplement des maladresses judiciaires ou policières (ce confrère de Libé sorti du lit, puis menotté et fouillé au corps pour une banale affaire de diffamation) et des interrogations légitimes devant l’augmentation de la violence des plus jeunes ou devant la radicalisation de groupes extrémistes. Les amalgames font la sauce et alimentent ainsi des débats marginaux. Il est édifiant de constater, parallèlement à ce brouhaha, les silences médiatiques sur la déculturation en marche (j’y reviendrai dans mon bloc-notes de vendredi) ou sur les guerres menées, un peu partout, par l’idéologie islamiste (la colombe Obama vient de se muer en faucon dans l’indifférence générale).
L’autre jour, sur France 5, j’écoutais Claude Levi-Strauss – qui vient d’avoir cent ans – mettre en garde contre le désastre démographique que représente cette course aux naissances encouragée par le conformisme ambiant. Il expliquait en substance : « Quand je suis né, il y avait un milliard d’hommes ; il y en aura bientôt sept ou huit… Je ne peux pas avoir beaucoup d’espoir pour un monde trop plein ». N’est-ce pas là un bon sujet de réflexion collective ? Sans parler de ses réserves sur l’Islam, émises notamment dans Tristes Tropiques (1955). J’y relis ceci, par exemple : « Il m’a fallu rencontrer l’Islam pour mesurer le péril qui menace aujourd’hui la pensée française. Je pardonne mal au premier de me présenter notre image, de m’obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane ». Oui, parlons plutôt de tout et de rien…
Je participerai, ce mercredi à RFI, à un débat sur le thème : « La France: un socle raciste ? » (19h15-19h30).
Je serai en première partie (avant le journal de 23 h), ce mercredi soir, de l’émission de Frédéric Taddei sur France 3
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