Que dit l’air du temps ? Que les peuples, constitutifs de la démocratie, veulent reprendre le contrôle de leur destin. Dimanche, à Rome, c’est la candidate du Mouvement cinq étoiles (M5S), Virginia Raggi, qui a été triomphalement élue à la mairie avec 67,15 %, des voix. A Turin, la représentante du même mouvement antisystème conduit par Beppe Grillo, Chiara Appendino, a également gagné la ville avec 54,56 % des voix. Pour le monde politique italien, la claque est violente. Le chef du gouvernement, Matteo Renzi (Parti Démocrate), a accusé le coup, ce lundi, en reconnaissant une défaite « amère, brûlante ». La société civile est, partout, amenée à s’imposer ainsi dans le débat public sclérosé. C’est dans ce sens que souffle le vent de l’histoire, à mesure que les ‘élites’ et leurs castes se révèlent incompétentes et éloignées des réalités. Aux Etats-Unis, l’imprévisible Donald Trump est porté par un semblable rejet de l’establishment et une envie de se libérer du politiquement correct. Ce contexte est également favorable aux partisans britanniques du divorce avec l’Union européenne (Brexit). Le référendum, organisé jeudi, tranchera une question sur laquelle beaucoup d’Européens se retrouvent. En France, 61% des gens ont une opinion négative sur l’Europe (sondage Pew Research Center de mai dernier). L’assassinat, jeudi, de la députée travailliste Jo Cox par un extrémiste raciste, a redonné néanmoins l’avantage, dans les sondages, aux partisans du maintien. Si le oui à l’Europe devait l‘emporter, la déception serait grande chez les démocrates souverainistes, dans les rangs desquels je me range. Mais l’erreur pour l’UE serait alors de crier victoire en oubliant trop vite le vent du boulet.
Les délires apocalyptiques annoncés par les européistes en cas de Brexit rappellent, en France, les propagandes à gros sabots des « ouistes » contre les « nonistes », lors de la consultation populaire de 2005 sur la Constitution européenne. 55% des Français avaient alors fait un bras d’honneur au Système, avant que Nicolas Sarkozy ne viole leur vote en réintroduisant le texte rejeté par le biais du traité de Lisbonne. C’est ce mépris pour la démocratie qui entache l’Union européenne, confisquée par des technocrates et des commissaires populophobes et xénophiles. A cette première raison, qui avait suffi à faire s’écrouler l’Union soviétique, s’ajoute une constante fascination de l’UE pour l’immigration de peuplement qui devient de plus en plus problématique. Pour elle « l’immigration est une caractéristique permanente de la société européenne ». Un document de 2004, cité par Michèle Tribalat dans un livre paru en 2013 (1), affirme même : « Si le flux d’immigration (…) est géré correctement et méthodiquement, les Etats membres seront gagnants sur de nombreux plans. L’économie sera plus forte et la cohésion et le sentiment de sécurité seront plus grands, sans oublier l’avantage que représente la diversité culturelle ». Or cette même stupidité persiste encore aujourd’hui. La Commission Juncker explique que, pour elle, « la migration est une des dix priorités politiques ». C’est, à l’évidence, une autre Europe qu’il faut construire. Pour cela, il faut laisser les peuples raisonnables décider de leur propre sort.
(1) Assimilation, la fin d’un modèle français
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