Question : les politiques et les médias n’en font-ils pas trop sur le coronavirus ? La grippe tue 10.000 personne chaque année en France. Celle-ci, décrite comme plus virulente, a fait quatre victimes jusqu’à ce jour ; la dernière est un nonagénaire du Morbihan. L’emballement de la communication met en scène le pire. Ce mercredi matin, Emmanuel Macron a présidé un Conseil de défense contre le microbe. Lundi, il avait fait savoir qu’il modifiait son agenda pour « se concentrer pleinement sur le suivi de la gestion de la crise ». Bruno Le Maire presse l’Eurogroupe de mettre en place une « riposte budgétaire ». La menace que fait courir ces jours-ci le Turc Erdogan en ouvrant ses frontières aux clandestins qui veulent rejoindre l’Europe n’a pas droit à tant de mobilisations au sommet. Il y a visiblement un empressement des pouvoirs publics à jouer à la nounou. L’Etat-mamma entend démontrer, à travers cette crise sanitaire décortiquée en continu par les chaînes d’information, son utilité tangible. Il voit là l’occasion de contredire ceux qui l’accusent de ne plus savoir protéger les citoyens des multiples insécurités qui les assaillent. Le pouvoir n’est évidemment pas blâmable de tenter d’apporter les bonnes réponses. Reste néanmoins ce doute qui s’installe sur l’exacte légitimité de la panique entretenue devant un virus dont certains spécialistes disent qu’il ne serait guère plus grave qu’un mauvais rhume de cerveau. En Chine, le parti communiste a pris prétexte du coronavirus pour remettre le peuple sous étroite surveillance de l’Etat policier. La France n’en est pas là, bien sûr. Cependant, un pouvoir faible peut être poussé à vouloir infantiliser les gens afin de les rendre plus craintifs et dociles devant des peurs instrumentalisées. Inviter les Français à se laver les mains et à ne plus faire la bise est une chose. Mais il ne faudrait pas que la macronie aux abois se laisse trop aller à cette pente étatique et centralisée. Après avoir assuré que la maîtrise des frontières aurait été un non-sens, le pouvoir est en train de faire comprendre que des confinements seraient nécessaires. Où est la cohérence ? Certains en sont à réclamer le report des élections municipales.Tout ceci parait disproportionné, au vu des réalités. Le coronavirus n’est certes pas anodin. Toutefois, il offre l’occasion de responsabiliser individuellement chaque citoyen. Déjà, il s’avère que le principe de précaution et le risque zéro ne sont d’aucune utilité, sauf à mettre le pays à l’arrêt durant des mois. Il est d’ailleurs encourageant d’observer le calme des gens dans les rues et les transports en commun. Les Français ne sont pas ce peuple craintif et dépressif qui est parfois celui des clichés. Nombreux sont ceux qui n’ont pas l’intention de demander la permission à l’Etat pour continuer à vivre. Sans doute pourraient-ils même se lasser d’un Etat-infirmier, tout entier concentré contre un virus qui contamine surtout, pour l’instant, les esprits. Je participerai, ce mercredi, à L’heure des pros 2 sur CNews (20h-10-21h)
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