Une panique infantile gagne la macronie à la veille des Européennes. La peur de l’échec lui fait perdre ses nerfs. Le manichéisme balourd reste, en effet, le seul argument du chef de l’Etat et de Nathalie Loiseau, tête de liste LREM. Mardi, dans la presse régionale, Emmanuel Macron a brandi « le risque existentiel » qui menacerait l’Union en cas de victoire des « populistes ». Il a également désigné comme ses « ennemis » les « nationalistes qui veulent diviser l’Europe », répudiant implicitement une partie de son propre peuple. Ce mercredi, sur RTL, Loiseau a été plus loin encore dans la dramatisation caricaturale en annonçant, « si le projet de construction européenne se détruit », la montée du racisme, de l’antisémitisme, de l’homophobie, de la misogynie et la remise en cause du droit des femmes. Elle a également prédit une atteinte au pluralisme de la presse : une accusation qui pourrait être servie au président lui-même. De fait, mardi, il s’est invité dans la quasi-totalité des titres régionaux pour un même entretien copie-conforme, sans égard pour la diversité des journaux et des identités locales. Seuls La Voix du Nord et Le Télégramme de Brest ont refusé de se plier à cet excès autocratique, au nom de l’autonomie des quotidiens et de la préservation de la diversité des médias. Il n’est pas sûr que cette stratégie de la peur, qui agite le cliché des heures les plus noires en cas de déconvenue pour la Majorité, soit prise au sérieux par un électorat insatisfait de Macron à plus de 70%. Pour avoir fait des Européennes, en France, un référendum sur sa personne, le chef de l’Etat tente le tout pour le tout. A ses risques et périls s’il échoue, dimanche, dans son pari très imprudent. En fait, Macron a tout fait pour vider le débat sur l’Europe de sa substance, en voulant à tout prix se mettre au centre des enjeux. Ce narcissisme maladif l’a rendu imperméable aux mutations des opinions, de plus en plus sensibles aux discours souverainistes et aux processus de démondialisation. Quand le chef de l’Etat sonne l’alarme sur « une connivence entre les nationalistes et des intérêts étrangers », en visant l’américain Steve Bannon et ses liens avec le Rassemblement national, il accorde à l’ex-conseiller de Donald Trump une importance disproportionnée. Les observateurs français les plus lucides n’ont pas attendu Bannon pour identifier, depuis longtemps, le malaise existentiel des Oubliés et la morgue des incompétents au pouvoir. La macronie, qui fustige volontiers le complotisme qu’elle croit voir dans la classe moyenne en révolte, s’adonne elle-même à cette régression intellectuelle quand elle perçoit à la fois les mains de Washington et de Moscou derrière les opposants au chef de l’Etat. Ce dernier n’avait-il pas été ouvertement soutenu par Barack Obama pour son élection ? Quant à l’influence du multiculturalisme George Soros en France, elle est autrement plus importante et efficace que celle de Bannon. Le milliardaire américain d’origine hongroise, président de l’Open Society Fondations, œuvre à la dislocation des nations en promouvant les communautarismes et les nouvelles minorités. Macron s’en accommode très bien. Je participerai, ce mercredi, au Club Pujadas sur LCI (18h-19h30)Je participerai, jeudi, à Points de vue sur TV Figaro ( 17h-17h50), puis au Grand dossier sur LCI (20h-22h)

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