Récapitulons : il est donc scandaleux qu’un arbitre roumain dise d’un joueur de foot qu’il est noir (« negru » en roumain). Il est plus prudent pour Emmanuel Macron de ne pas cibler nommément l’islam politique dans une loi qui prétend le combattre. S’il n’avait tenu qu’à France Inter, les Chrétiens d’Orient n’auraient pu diffuser leur campagne publicitaire sur les ondes publiques parce qu’il ne faudrait pas dire : chrétien… Mais comment comprendre ces mots interdits, sinon par la soumission de la pensée dominante aux codes imposés par les minorités ethniques et religieuses ? Elles seules permettent de distinguer les gens par leur couleur de peau, voient une stigmatisation des musulmans dans la critique de l’islamisme, exigent des chrétiens persécutés qu’ils fassent profil bas. Tout ceci est absurde. Or le monde politique et médiatique se prête à ce lexique porté par la flexible idéologie antiraciste. Elle encourage à dire qu’un producteur de musique noir a été tabassé par des policiers blancs, que les non-blancs ne sont pas assez visibles dans l’audiovisuel public, mais s’indigne qu’en langue roumaine, noir se dise negru. C’est pour ce motif qu’a été interrompu mardi soir le match de Ligue des champions entre le PSG et Istambul Basaksehir (Le Figaro). Et il a fallu la pression de l’opinion pour que la radio publique revienne sur son veto discriminant. C’est dans ce contexte apeuré que s’inscrit le projet de loi, présenté ce mercredi en Conseil des ministres, « confortant les principes républicains. Nulle part n’y apparaissent les mots islam, islamisme, séparatisme. Ils avaient été avancés initialement par le chef de l’Etat. Si ce n’est pas de la trouille, cela y ressemble. Le président égyptien Abdelfatah al-Sissi le fait comprendre en creux, dans un entretien au Figaro, ce mercredi : « La lutte contre l’islam politique et les Frères musulmans est notre priorité pour éradiquer ce fléau », explique-t-il en parlant du terrorisme. Pour lui, les Frères musulmans représentent « un grave danger pour la société et les citoyens européens. On ne les a pas inscrits par hasard sur la liste des organisations terroristes en Egypte et dans plusieurs autres pays de la région ». Le projet de loi français n’est pas inutile en tout : il permettra d’endiguer certaines dérives. Mais le texte se garde de pointer les Frères musulmans, qui ont pignon sur rue, comme inspirateurs du djihad et promoteurs de la charia. L’ennemi sera laissé en paix. En 2017, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui les représentait avant de devenir Musulmans de France, avait appelé à voter pour Macron. Ce samedi, un « collectif du 10 décembre contre l’islamophobie » appelle néanmoins à manifester, à Paris, contre le texte. La République des lâches, qui tremble devant les mots, n’impressionnera jamais l’islam conquérant. Je participerai, ce mercredi, à L’heure des pros 2, sur CNews (20h-21h) Je participerai, jeudi, à La belle équipe, sur CNews (14h-15h)
S’abonner
0 Commentaires
le plus récent