Ceci, entendu récemment dans un bistrot: « Obama, c’est pas parce qu’il est noir qu’il est forcément mieux ». Pourtant, c’est bien cet éloge racial qui, en France singulièrement, a accompagné son élection il y a tout juste un an, l’éditorial du Monde allant jusqu’à titrer pour s’en féliciter « American is Black ». François Fillon, qui commentait mardi la consultation sur l’identité nationale, a rappelé que « la France n’a jamais été l’expression d’une race ». Or c’est sur ce terrain glissant, récusé par Obama lui-même se présentant comme candidat « post-racial », que les associations antiracistes se sont tout de suite placées pour réclamer des priorités au profit de la « diversité » et faire l’éloge d’un métissage qui, littéralement, signifie « le croisement, le mélange, de races différentes » (Nouveau Petit Robert 2010). Il est à espérer que le débat ouvert lundi amènera à mieux réfléchir sur le sens des mots et les dangers qu’ils recèlent.
En attendant, se confirme ce propos de comptoir: non, Obama le métis n’est effectivement pas meilleur qu’un autre. Il serait même moins bon, si l’on en juge par son premier bilan mitigé, qui vaut aux démocrates de perdre deux sièges de gouverneurs ce mercredi, dont l’un dans le progressiste Etat du New-Jersey. La pensée magique de l’obamania est en train de se heurter aux réalités: le magicien ne fait pas sortir (abracadabra) de lapins de son chapeau. Cette constatation n’étonnera guère ceux qui s’interrogeaient sur le manque d’expérience et de conviction du candidat bien pensant adulé par les médias (bloc-notes du 7 novembre 2008) et sur le vide de son slogan « Yes we can ». Reste qu’Obama a su réconcilier les Etats-Unis avec le monde, ce qui est une bonne chose. Il a encore trois ans pour corriger sa marche vers une « cartérisation ».
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