La gauche frivole, qui soutint le communisme et se fait aujourd’hui le valet de l’islamisme conquérant, entend-elle ce que hurlent les Egyptiens, en guerre ouverte depuis cet été contre la confrérie des Frères musulmans ? Peu probable : les convertis au « changement » – et singulièrement les socialistes qui se sont auto-congratulés ce week-end à La Rochelle – ont renoncé à toute résistance, hormis contre le Front national. Il leur suffirait pourtant d’écouter le peuple, qu’ils méprisent là-bas comme ici. « l’Islam est la solution », assuraient les Frères musulmans élus en 2012. Un an de pouvoir a suffi pour démontrer le contraire : non, l’islam politique n’est pas la solution ; il est même le problème, tant le sectarisme, l’incompétence, la violence lui sont liés. Cette fois, ne sont pas des « islamophobes » qui le disent – ces évidences n’ont cessé d’être répétées sur ce blog depuis sa création il y a cinq ans – mais des millions de musulmans qui aspirent à la liberté et sont prêts à se battre pour elle. Oui, l’armée égyptienne a été hélas meurtrière, en appuyant en août l’insurrection populaire. Mais elle affrontait aussi des tueurs. Ce sont, là encore, des millions de musulmans qui assurent du lien entre islamisme et terrorisme, rapprochement inconcevable dans la France muselée par le politiquement correct. Ces foules se désespèrent d’ailleurs d’entendre nos « démocrates » plaindre les tyrans destitués, au prétexte que Mohammed Morsi avait été désigné démocratiquement, comme Adolf Hitler le fut en 1933. Ces « munichois » risquent de ne rien comprendre au sort qui attend probablement, en Tunisie, le parti dictatorial Ennahda, proche des Frères et pareillement détesté par un peuple abusé.L’échec de l’islam politique creuse sa tombe. Dans l’immédiat, Il fait apparaître l’inconséquence des élites françaises. A gauche, elles ont fantasmé le musulman en nouveau prolétaire défendu par l’islam révolutionnaire; à droite, elles ont fait les yeux doux à « l’islamisme modéré », sottement comparé à la démocratie-chrétienne. Tous ces irréfléchis ont ouvert les portes au Qatar, soutien des Frères et de leur islamo-fascisme dénoncé par la rue arabe. En France, ces interlocuteur reconnus, obsédés par la haine des Juifs et d’Israël, oeuvrent à islamiser les cités en brandissant la non-discrimination et l’antiracisme sous les encouragements des Verts. Ils développent une stratégie qui passe par la « visibilité » de la « communauté », à travers le voile ou le hallal en tout. Ces idéologues agitent l’islamophobie pour un rien, mais s’en prennent, en Egypte, aux Chrétiens coptes, à leurs églises, leurs couvents, leurs écoles. « Les Frères musulmans sont farouchement antichrétiens », prévient Tewfik Aclimandos, chercheur au Collège de France, spécialiste du monde arabe (Le Figaro, 17-18 août). Ce sont pourtant eux qui donnent des leçons d’humanisme, de tolérance et de droits de l’homme et insultent ceux qui mettent en garde contre leur pratique, autorisée par l’islam radical, de la dissimulation et du double discours. La confusion des esprits est telle que les opposants à ce totalitarisme sont traités de « néo-fachos » par les collaborationnistes. Les « lanceurs d’alerte » ne sont applaudis qu’à condition de s’en prendre au monde libre, et plus encore les Etats-Unis. Quant à ceux qui dénoncent la brutalité de l’armée égyptienne, ils sont prêts- diplomatie française en tête – à armer les rebelles contre le régime syrien et à ajouter, eux aussi, du sang au sang…Cependant, il est une autre leçon à tirer du rejet de l’islamisme par des musulmans, en Egypte, mais aussi en Turquie ou en Iran : rien n’est plus pertinent que de continuer à différencier l’islam et l’islamisme, c’est-à-dire la pratique religieuse personnelle du musulman et le système politique momifié qui théoriquement l’accompagne depuis le VII e siècle. Cette donnée n’est plus une évidence pour de nombreux croyants qui, confrontés à l’exemple de la laïcité occidentale et à la modernité, exercent un esprit critique ou distancié sur un dogme décrété inviolable par les fondamentalistes. J’ai souvent récusé ici le raisonnement sommaire consistant à jeter la suspicion sur le musulman au prétexte de ce qu’il est. Les Egyptiens démontrent qu’il est possible de vivre sa religion comme un legs culturel, sans vouloir pour autant en faire la source du droit et des comportements. Ils admettent que l’Islam en tant que doctrine collective immuable dictée par Allah n’est pas compatible avec la démocratie, n’en déplaise à François Hollande. Mais c’est bien elle qu’ils réclament pour l’Egypte, au prix d’un aggiornamento. Ma solidarité est toujours allée aux musulmans qui refusent de se plier aux injonctions de l’islam politique et à ses rejets de l’intégration dans la société française. C’est auprès de ceux-là que doit être la république. Elle doit cesser ses criminels « apaisements » avec les radicaux, qui réclameront toujours plus d’un Etat peureux qu’ils méprisent. Ce n’est pas ainsi que la France des Lumières aidera à la nécessaire évolution de l’islam. Or, il emprunte pour l’instant le chemin inverse de l’obscurantisme, sous la protection d’une gauche imbécile qui renie ses plus beaux combats pour la laïcité et le droit des femmes et qui se trompe de danger en désignant, d’une manière pavlovienne, une extrême-droite dont la réactivité n’est que le révélateur d’une gravissime capitulation collective.Ultime leçon à tirer : cette modernisation passe – les Egyptiens le rappellent – par l’épreuve de force contre l’islam politique. Belles âmes s’abstenir.Je participerai, ce lundi, à On refait le monde sur RTL (19h15-20h)Je participerai, mardi, à Choisissez votre camp sur LCI (10h10-11h)
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