Oh! Xavier Darcos a dit un gros mot. En évoquant, ce mercredi sur LCI, la piste de la capitalisation comme une des éventualités pour réformer les retraites, le ministre du Travail a pris le risque d’affoler les gardiens du « modèle français », qui s’accroche au mécanisme de la répartition, pourtant à bout de souffle. La semaine dernière, déjà, il avait lancé son premier pétard, sans trop d’effets. « On peut imaginer une capitalisation plus grande », avait-il dit alors. Ce matin, il s’est empressé de préciser que « l’usage restera la retraite par répartition ». On ne change pas si facilement un système en faillite…
Cette première avancée est néanmoins importante : elle ouvre d’autres perspectives que le seul allongement des cotisations, qui rencontre l’opposition des syndicats. Rien ne dit qu’ils seraient si opposés que cela à une capitalisation partielle. François Chérèque (CFDT)  préconise (1) des fonds d’épargne retraite ou d’épargne salariale « à condition que l’épargne d’un salarié ne soit pas intégralement placée dans sa propre entreprise », par sécurité. Ces fonds de pension, labellisés par un comité intersyndical, ne demandent qu’à prendre de l’envergure. Ils gèrent actuellement 1,5 milliard d’euros.
Darcos saura-t-il ouvrir le nécessaire débat sur la capitalisation des retraites ? Les arguments à faire valoir au salarié ne manquent pas. Ainsi, l’actuel système de la répartition coûte actuellement, au smicard, 2 500 euros par an (deux mois de salaire net) comme le rappelait l’économisme libéral Jacques Garello dans Le Figaro (29 juin). La capitalisation ferait faire de sacrées économies, à tout le monde. Qui, dans le gouvernement, osera donner un coup de pouce à Darcos ?
(1) Si on me cherche… Albin Michel

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