Les maladresses d’Arnaud Montebourg accélèrent l’agonie du socialisme, à force de le caricaturer. C’est le sidérurgiste indien qui a eu raison du ministre du redressement productif et de sa déclaration : « Nous ne voulons plus de Mittal en France ». Ce dernier, en effet, a imposé son plan industriel au gouvernement. Jean-Marc Ayrault a également mis un terme à la menace de nationalisation de Florange. Elle était brandie par son fougueux ministre, qui ne craint pas de donner des leçons de gestion aux grands patrons. Libération, ce lundi, assure que Montebourg a envisagé de démissionner ce week-end après avoir été ainsi désavoué par le premier ministre. Le fait est que le gouvernement l’a laissé se ridiculiser, en se donnant en spectacle auprès des salariés et en jouant à l’épouvantail aux yeux d’investisseurs étrangers. Outre Mittal, l’autre vainqueur de Montebourg est Laurence Parisot (Medef) qui avait déclaré que cette menace de nationalisation était « purement et simplement scandaleuse ».En réalité, Montebourg paye l’ambiguïté d’une politique qui n’ose avouer sa mutation. Il y a un monde entre le candidat François Hollande qui, en janvier 2012, déclare : « Mon véritable adversaire c’est le monde de la finance », et le chef de l’Etat qui, lors de sa conférence de presse de novembre, veut rassurer les créanciers sur la « crédibilité » de la France. Dimanche, le patron de la Société générale, Frédéric Oudéa, l’a confirmé : « Nous sommes alliés du gouvernement ». Le monde de la finance comme celui de l’industrie ont imposé leurs règles et leurs exigences à un gouvernement contraint de renier en douce ses convictions idéologiques, pour pouvoir parler compétitivité, politique de l’offre, flexibilité du travail, etc. Mieux : le mot tabou de libéralisme est en train de se faufiler dans un « social libéralisme » encore mal assumé à gauche. Il ressemble assez au « libéralisme social » du précédent quinquennat de droite. Reste ce flou, entretenu à l’Elysée, qui a faire croire à Montebourg qu’il avait un rôle à jouer.Je participerai, mardi, à On refait le monde sur RTL (19h15-20h)
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