« Nous ne présenterons pas de candidat », a blagué François Hollande à l’annonce, lundi, de la renonciation de Benoît XVI : une ironie de plus à ajouter aux sarcasmes et aux crachats dont le catholicisme est la cible habituelle. Il est vrai qu’il est sans danger de s’en prendre à l’Église qui pardonne et tend l’autre joue. Le Pape incarnait cette humilité d’un théologien de haute volée, injurié par le crétinisme galopant. C’est un homme épuisé qui a eu, à 85 ans, l’intelligence de céder la place, en annonçant sobrement son départ : « Je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien. » Sa distance vis-à-vis du pouvoir est son ultime témoignage à l’adresse des dirigeants qui s’accrochent à leur gloire. Ses appels à la raison en font un résistant exemplaire.Le Saint Père, caricaturé en anti-moderne parce qu’il refuse évidemment les modes, a su montrer et défendre un ressort caché du progrès, fruit de l’alliance entre la raison et la foi. En dénonçant la « dictature du relativisme », qui conduit à tout indifférencier au nom d’un intégrisme égalitariste, il a su replacer l’héritage occidental, issu pour beaucoup de la tradition chrétienne, en rempart des tentations totalitaires. Cet intellectuel a érigé l’esprit critique, encouragé par l’humanisme biblique et les Lumières, en obstacle aux idéologues de l’homme nouveau, qui prétendent ces jours-ci se passer de la procréation naturelle pour concevoir un enfant. Le lien qui unit les Dix Commandements à la Déclaration des droits de l’homme est celui d’une culture millénaire devenue source de libération politique.Loin d’être archaïque, Benoît XVI est au contraire l’inspirateur d’une contre-culture en marche, mobilisée contre les tyrannies et les pouvoirs abusifs.( La suite ici)Je participerai, ce vendredi, à Une semaine dans le monde, sur France 24 (19h10-20h)
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